L'un des cofondateurs de Ben & Jerry's quitte l'entreprise, en désaccord sur ses "valeurs"

"C'est avec le cœur brisé que j'ai décidé que je ne pouvais plus, en toute conscience, et après 47 ans, rester un employé de Ben & Jerry's", a annoncé Jerry Greenfield, dans une lettre postée mardi soir sur X par l'autre cofondateur de l'entreprise, Ben Cohen.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Ben Cohen et Jerry Greenfield, les cofondateurs de Ben & Jerry's, à Philadelphie, le 16 septembre 2024. (LISA LAKE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Ben Cohen et Jerry Greenfield, les cofondateurs de Ben & Jerry's, à Philadelphie, le 16 septembre 2024. (LISA LAKE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

L'un des cofondateurs de la célèbre marque américaine de crèmes glacées Ben & Jerry's, Jerry Greenfield, a annoncé mercredi 17 septembre son départ de l'entreprise, vendue à Unilever en 2000, en raison de désaccords sur les "valeurs" de sa société.

La marque, connue pour son activisme politique, n'avait notamment pas réussi en 2022 à empêcher Unilever de vendre ses glaces dans les colonies de Cisjordanie, ce qui, selon elle, était contraire à ses principes. "C'est avec le cœur brisé que j'ai décidé que je ne pouvais plus, en toute conscience, et après 47 ans, rester un employé de Ben & Jerry's", a annoncé Jerry Greenfield, dans une lettre postée mardi soir sur X par l'autre cofondateur de l'entreprise, Ben Cohen.

Fondée en 1978, Ben & Jerry's revendique ses engagements en faveur de la protection de l'écologie, du respect des droits humains ou de la question des inégalités. Lors de son rachat par Unilever en 2000, elle s'était expressément réservé le droit de préserver son "intégrité" avec un conseil d'administration indépendant.

Ne pas contrarier l'administration Trump

Mais les relations d'Unilever avec sa célèbre filiale ont été marquées à plusieurs reprises ces dernières années par des tensions, notamment sur des questions politiques et sociales. L'entreprise de glaces "a été réduite au silence, mise à l'écart par crainte de contrarier le pouvoir", en l'occurrence l'administration Trump, à un moment où elle "s'attaque aux droits civiques, au droit de vote, aux droits des immigrants, des femmes et de la communauté LGBTQ", a expliqué Jerry Greenfield dans sa lettre. "Il est profondément décevant de constater que cette indépendance, fondement même de notre vente à Unilever, a disparu", a-t-il ajouté.

"Nous ne partageons pas le point de vue de M. Greenfield et avons souhaité engager un dialogue constructif avec les deux cofondateurs sur la manière de renforcer la position forte de Ben & Jerry's dans le monde, fondée sur ses valeurs", a réagi un porte-parole d'Unilever.

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