L'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, figure de la guerre froide, est mort à l'âge de 100 ans
Initiant le rapprochement avec Moscou et Pékin dans les années 1970, le diplomate a vu son image ternie par des pages sombres de l'histoire des Etats-Unis, comme le soutien au coup d'Etat de 1973 au Chili ou l'invasion du Timor oriental en 1975 et, bien sûr, la guerre du Vietnam.
Henry Kissinger, grande figure controversée de la diplomatie américaine et secrétaire d'Etat sous Richard Nixon et Gerald Ford, est mort à l'âge de 100 ans, mercredi 29 novembre. Acteur incontournable de la diplomatie mondiale pendant la guerre froide, il s'est éteint "dans sa maison du Connecticut", a annoncé son cabinet de conseil Kissinger Associates, sans préciser la raison du décès.
La famille du diplomate organisera des funérailles privées, précise le communiqué, évoquant une cérémonie d'hommage publique ultérieure à New York. Avec son décès, "l'Amérique a perdu l'une de ses voix les plus sûres et les plus écoutées en politique étrangère", a salué l'ancien président américain George W. Bush, républicain comme lui.
Juif allemand né en 1923 en Bavière, Heinz Alfred Kissinger, il fuit l'Allemagne nazie et est naturalisé américain à l'âge de 20 ans. Fils d'instituteur, il avait intégré le contre-espionnage militaire et l'armée américaine avant de poursuivre de brillantes études à Harvard, où il a également enseigné.
Acteur controversé de la guerre froide
Reconnaissable à sa grosse monture de lunettes, Henry Kissinger s'est imposé comme le visage de la diplomatie mondiale quand le républicain Richard Nixon l'a appelé à la Maison Blanche en 1969 comme conseiller à la sécurité nationale, puis comme secrétaire d'Etat, cumulant les deux postes de 1973 à 1975. Il survivra au départ de Richard Nixon – qui démissionna en 1974 en raison du scandale du Watergate – et resta maître de la diplomatie sous son successeur Gerald Ford jusqu'en 1977.
La Chine occupe une place à part dans la carrière de Henry Kissinger. Il a joué un rôle clé dans le dégel des relations américaines avec la Chine de Mao en effectuant des voyages secrets pour organiser la visite historique de Richard Nixon à Pékin en 1972. Cette main tendue a mis fin à l'isolement du géant asiatique et contribué à la montée en puissance de Pékin, d'abord économique, sur la scène mondiale.
Henry Kissinger a également mené, dans le plus grand secret et parallèlement aux bombardements de Hanoï, des négociations pour mettre fin à la guerre du Vietnam. La signature d'un cessez-le-feu lui a valu le prix Nobel de la paix avec le dirigeant nord-vietnamien en 1973, l'un des plus controversés dans l'histoire du Nobel. Le Duc Tho refusa le prix, arguant que la trêve négociée n'était pas respectée, et Henry Kissinger n'osa pas se rendre à Oslo, de peur des manifestations.
Il est également reconnu aux Etats-Unis pour son rôle de médiateur entre Israël et les pays arabes. En 1973, après l'attaque surprise de pays arabes lors de la fête juive de Yom Kippour en Israël, il organisa notamment un pont aérien massif pour ravitailler l'allié israélien en armes.
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