Santé de Joe Biden : "Le Parti démocrate est dramatiquement inquiet", analyse la spécialiste des Etats-Unis Nicole Bacharan
Invitée sur franceinfo, vendredi, Nicole Bacharan estime que les questions soulevées par l'âge de Joe Biden risquent d'occulter son bilan pour l'élection présidentielle de novembre 2024.
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"Le Parti démocrate est dramatiquement inquiet", analyse Nicole Bacharan politologue et historienne, spécialiste des Etats-Unis, invitée, vendredi 9 février, sur franceinfo. Un procureur spécial a décrit, jeudi, le président américain de 81 ans, comme "un homme âgé, avec une mauvaise mémoire", ce dont Joe Biden s'est défendu.
franceinfo : Pourquoi Joe Biden est-il de nouveau le candidat du Parti démocrate à la présidentielle, malgré ces polémiques liées à son âge ? Est-ce que c'est définitif ?
Nicole Bacharan : Oui c'est plié, puisque Joe Biden est le seul véritable candidat démocrate. Vous avez deux candidats, tout à fait marginaux, que très peu de gens connaissent, qui arrivent parfois à 0,1 % ou 0,2 %, mais il n'y a pas d'autres candidats à l'heure actuelle dans le camp démocrate. Cela vient de deux raisons principales. La première est que d'habitude, c'est toujours un avantage d'avoir le président sortant qui se représente parce qu'il n'est pas exposé à de vraies primaires, où les candidats du même parti se démolissent entre eux. Par ailleurs, le président qui se représente fait campagne en même temps qu'il gouverne : les choix budgétaires, les discours législatifs, etc... Il est mis en lumière déjà dans la fonction présidentielle. Donc traditionnellement, il y a un avantage considérable. La deuxième raison, c'est que Joe Biden pense profondément être le meilleur, le seul pour battre Donald Trump.
Vous dites que c'est un avantage "traditionnellement", qu'en est-il pour cette élection ? Est-ce que le Parti démocrate est embarrassé par Joe Biden ?
Le Parti démocrate est dramatiquement inquiet. Joe Biden est considéré comme un grand président, ayant vraiment gouverné dans des circonstances très difficiles, à l'international mais aussi à l'intérieur avec l'économie, la fin de la pandémie, l'opposition républicaine absolument radicale... Les démocrates pensent qu'il a un bon bilan. Mais ils sont très, très inquiets vis-à-vis de son âge, de la fragilité physique et, parfois un petit peu, mentale de Joe Biden. Elle est évidente, donc oui, son camp est très inquiet.
Pourquoi le Parti démocrate et Joe Biden lui-même n'ont pas pu faire monter, comme on dit, un autre candidat en prévision de cette élection ?
C'est vrai qu'on se pose beaucoup de questions autour de Kamala Harris, qui, sur le papier, avait absolument tout bon : son âge, sa beauté, son intelligence, son charisme, une femme métisse, etc. Mais elle n'a pas "imprimé" pendant ses trois ans et demi de vice-présidence. Il ne faut pas oublier que le poste de vice-président est extrêmement ingrat. Ils n'ont pas de fonctions officielles, ils n'ont qu'un rôle : c'est d'être là si le président tombe très malade ou meurt. C'est très difficile d'émerger sans avoir l'air de marcher sur les plates-bandes de son patron. Donc, Kamala Harris, on lui a confié, des dossiers hyper compliqués sur lesquels elle n'a jamais pu dire "Ah, vous voyez, j'ai aidé à passer une grande loi ou j'ai eu un vrai succès, comme sur l'immigration venue des pays du Sud, la protection du droit de vote aux États-Unis". Mais on voit, par contre, que maintenant, elle est quand même vraiment poussée à faire campagne d'une manière beaucoup plus visible.
En face, c'est Donald Trump qui revient. Le camp démocrate ne l'avait pas prévu ?
C'était quelque chose qui semblait, pendant un temps, très peu probable. C'est vrai que quand Donald Trump est parti le 20 janvier 2021, après les émeutes du Capitole, on n'a plus entendu parler de lui. Bien sûr, il annonçait son désir de vengeance. Mais on avait du mal à croire qu'il allait maintenir ce désir d'une manière aussi vivace. Pendant quatre ans, il a soutenu nombre de candidats trumpistes aux législatives de 2022, et ça s'est très mal passé. Donc, à nouveau, les démocrates se sont dit : "bon, il est fini"... et en fait non ! Il a une vigueur et une volonté de revanche, avec un socle de fidèles que rien ne décourage.
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