Etats-Unis : pour Kamala Harris, qui a remplacé Joe Biden à l'élection présidentielle de 2024, laisser le démocrate se représenter, "c'était de l'inconscience"

Jusqu'ici, l'ex-candidate démocrate s'était faite très discrète, alors que son parti traverse une grave crise de confiance auprès des Américains.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancienne candidate démocrate à l'élection présidentielle, Kamala Harris, lors d'un discours, à Washington (Etats-Unis), le 6 novembre 2024. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)
L'ancienne candidate démocrate à l'élection présidentielle, Kamala Harris, lors d'un discours, à Washington (Etats-Unis), le 6 novembre 2024. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Candidate démocrate malheureuse à la présidentielle de 2024, Kamala Harris règle ses comptes avec son propre camp. Dans un livre à paraître en septembre, dont le magazine The Atlantic a révélé des extraits, mercredi 10 septembre, l'ancienne vice-présidente des Etats-Unis, jusqu'alors toujours loyale à Joe Biden, s'en prend notamment à l'entourage de l'ancien président. La démocrate, qui a succédé en catastrophe, fin juillet, au chef de l'Etat vieillissant, estime que les proches de ce dernier ont manqué de jugement en le laissant maintenir sa candidature alors qu'il "fatiguait", en raison de son âge. 

"'La décision [de se retirer de la course] appartient à Joe et Jill [son épouse]'. Nous répétions cela comme un mantra, comme si nous avions été hypnotisés. Etait-ce de l'élégance ou était-ce de l'inconscience ? En y repensant, je pense que c'était de l'inconscience", écrit l'ancienne vice-présidente. "L'enjeu était trop grand. Ce choix ne pouvait reposer que sur l'ego, sur l'ambition d'un individu", ajoute-t-elle.

Kamala Harris juge toutefois qu'elle était "la plus mal placée pour argumenter en faveur d'un retrait" de Joe Biden de la course, se défend-elle. "Je savais que cela apparaîtrait comme incroyablement opportuniste de lui demander de ne pas se présenter. Il l'aurait vu comme de l'ambition sans fard, peut-être comme une trahison perfide", confie-t-elle.

Un manque de soutien 

L'ancienne sénatrice et procureure générale de Californie déclare par ailleurs avoir manqué de reconnaissance et de soutien dès lors qu'elle a remplacé Joe Biden en tant que candidate du parti démocrate face à Donald Trump. "J'ai souvent appris que l'équipe du président attisait les rumeurs négatives qui surgissaient autour de moi", dénonce notamment la Californienne. Et quand le président sortant s'est adressé aux Américains le 24 juillet pour expliquer son retrait de la course, il a parlé pendant "neuf minutes" avant de la mentionner brièvement, rappelle-t-elle. 

Kamala Harris rapporte aussi que la Maison Blanche n'a "pas apprécié" un discours dans lequel elle lançait l'alerte sur la crise humanitaire à Gaza, et dont le texte avait pourtant été validé en amont. "J'ai été réprimandée, semble-t-il, pour l'avoir trop bien prononcé", révèle-t-elle.

Son ouvrage, 107 Days ("107 jours" en français) paraîtra le 23 septembre aux Etats-Unis, remettant l'ex-candidate démocrate sous les projecteurs, alors que cette dernière s'était faite très discrète depuis sa défaite, le 5 novembre. Ce titre fait référence à la durée de sa campagne, jugée trop courte pour la faire connaître des électeurs. 

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