"Il y a encore besoin d'explications" : les douaniers français toujours dans le flou une semaine après l'entrée en vigueur des droits de douane américains

Ces agents français travaillent au sein d'un bureau à Washington. Ils doivent composer avec des règles floues liées aux droits de douane, tout en accompagnant les entreprises exportatrices vers les États-Unis.

Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des conteneurs au port de Miami, en Floride, le 7 août 2025. (CHANDAN KHANNA / AFP)
Des conteneurs au port de Miami, en Floride, le 7 août 2025. (CHANDAN KHANNA / AFP)

Depuis le jeudi 7 août, le passage à 15% des droits de douane sur les produits en provenance de l'Union européenne vendus sur le sol américain est entrée en vigueur. Cela fait donc une semaine que les douanes françaises s'emploient à leur mise en œuvre effective. Sauf que les décrets n'ont toujours pas été publiés et que de nombreuses zones d'ombre persistent.

Depuis une semaine, Yann Ambach multiplie les échanges avec Washington où les douanes françaises ont un bureau de quatre personnes. En charge de la politique tarifaire et commerciale, il avoue que la situation est inédite. "Il y a encore aujourd'hui des zones qui demandent une explication, explique Yann Ambach. Cela nécessitera, produit par produit, de savoir quels sont ceux qui sont inclus dans cet accord et ceux qui ne le sont pas."

Des diagnostics personnalisés

En attendant la publication des décrets d'application, les douaniers naviguent un peu à vue et discutent beaucoup avec leurs collègues américains. Ils comprennent que c'est bien 15% de hausse au total, sauf exemption pour l'aéronautique et les produits pharmaceutiques, et informent les entreprises françaises qui exportent vers les Etats-Unis, surtout les plus petites d'entre elles.

"Notre accompagnement consiste à faire ce qu'on appelle un diagnostic personnalisé, explique Nathan Jouannot. On étudie vraiment les flux, on les sécurise pour éviter tout blocage douanier et tout risque financier que pourrait courir l'entreprise. Les entreprises doivent avoir bien conscience que leurs produits peuvent être taxés à 15% si elles ont aussi ce qu'on appelle une origine Union européenne, donc quand elles ont vraiment le made in Union européenne. On a aussi un accompagnement particulier auprès des entreprises qui font fabriquer dans d'autres pays."

Les douaniers français touchent du bois, pour l'instant, aucun produit n'a été bloqué par leurs collègues américains.

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