Cinéma : trois questions sur la décision de Donald Trump de taxer les films étrangers
Après les voitures et les puces, le président américain Donald Trump a annoncé dimanche vouloir élargir sa guerre commerciale au cinéma, avec une taxe de 100% sur les films étrangers.
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"NOUS VOULONS DES FILMS MADE IN AMERICA", a écrit Donald Trump dans un message posté sur son réseau social Truth Social, lundi 5 mai. Le président américain entend en effet actionner à nouveau son levier politique préféré pour renforcer le protectionnisme économique, avec les droits de douane. Sa nouvelle cible : le cinéma. Donald Trump a annoncé "entamer immédiatement le processus d'instauration de droits de douane de 100%" sur les films diffusés aux Etats-Unis, mais produits à l'étranger.
Que reproche-t-il au cinéma ?
"Hollywood et de nombreuses autres régions des Etats-Unis sont dévastés", explique Donald Trump. Le symbole du cinéma américain aurait donc été dévasté non pas par les flammes de janvier, mais par la concurrence étrangère, qui offrirait, selon la Maison Blanche, "toutes sortes d'incitations pour attirer les cinéastes et les studios loin des États-Unis".
Le fait est que sur le premier trimestre de cette année, les tournages à Los Angeles ont baissé de 22% par rapport à la même période l'an dernier, cinéma et séries télévisées confondus. Et 2024 était déjà une année désastreuse à ce niveau-là, la baisse s'élevant à 40% sur dix ans. Pour citer des exemples populaires récents, la série The Last of Us, qui prétend se dérouler aux Etats-Unis, est en réalité tournée au Canada. Pour ce qui est de Minecraft, avec Jack Black, censé se passer dans l'Idaho, il est en fait "made in" Nouvelle-Zélande et même produit par Legendary Pictures, dont l'actionnaire majoritaire est chinois.
Le problème pour Hollywood, contrairement à ce que dit Donald Trump, n'est pas tant la captation de ses talents par des puissances étrangères, mais plutôt l'émergence de talents et de studios étrangers. Le prochain film du Britannique Christopher Nolan (L'Odyssée), tourné au Maroc et en Europe, n'aura, à part ses stars, pas grand-chose d'Américain, un peu comme le film Emilia Perez du Français Jacques Audiard l'an dernier.
Comment fonctionnerait cette taxe ?
Concernant l'application concrète de cette taxe, c'est encore le flou. Donald Trump assure qu'il veut taxer à 100% les films produits à l'étranger, mais encore faut-il pour cela réussir à démontrer qu'il y a là, comme il l'affirme, un risque pour la sécurité nationale. "D'autres pays offrent toutes sortes d'incitations pour attirer nos cinéastes et nos studios loin des États-Unis", a-t-il assuré. Selon lui, il s'agit d'un "effort concerté de la part d'autres nations", représentant "une menace pour la sécurité nationale".
Donald Trump a ouvert depuis son retour à la Maison Blanche plusieurs enquêtes sur les "effets sur la sécurité nationale" de diverses importations allant des semi-conducteurs aux minerais cruciaux. Mais que faudrait-il ensuite taxer ? Serait-ce la distribution de productions étrangères dans les salles et sur les plates-formes américaines ou bien les tournages ? Les studios américains qui décident de poser des caméras en Europe pourraient-ils se faire taper sur les doigts ? Les contours ne sont pas tracés, mais Donald Trump reprend l'idée déjà évoquée au moment de son investiture de ramener les tournages à la maison. Cela peut marcher, mais il prend aussi le risque de couler un peu plus Hollywood, avec des factures plus salées et donc moins de projets qui se lanceraient.
Quelles relations avec Hollywood ?
Mettre Hollywood en difficulté pourrait bien ne pas être un crève-cœur pour Donald Trump, les relations entre Hollywood et la Maison Blanche étant tumultueuses. L'immense majorité des stars du grand écran soutient en effet le parti démocrate. Donald Trump a toutefois nommé en janvier trois ambassadeurs de sa politique auprès d'Hollywood : Sylvester Stallone, Mel Gibson et Jon Voight. Ce dernier, âgé de 86 ans, est probablement le plus actif des trois politiquement puisque, selon le site américain Deadline, il aurait déjà rencontré plusieurs représentants de studios et des syndicats comme la "Directors Guild of America". Un plan d'action doit prochainement être présenté, sans que l'on sache encore à quelle date précise.
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