Collision aérienne à Washington : l'enquête a révélé des dizaines de mètres d'écart entre les données fournies aux pilotes de l'hélicoptère et sa hauteur réelle

Le drame s'était produit le 29 janvier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un avion de ligne d'American Airlines avait percuté un hélicoptère militaire à l'entraînement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des responsables de l'administration fédérale de l'aviation américaine et de l'Agence américaine de sécurité des transports  participent aux auditions d'investigation sur la collision mortelle, survenue fin janvier, entre un avion de ligne et un hélicoptère de l'armée de l'air, à Washington, le 31 juillet 2025. (KAYLA BARTKOWSKI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Des responsables de l'administration fédérale de l'aviation américaine et de l'Agence américaine de sécurité des transports participent aux auditions d'investigation sur la collision mortelle, survenue fin janvier, entre un avion de ligne et un hélicoptère de l'armée de l'air, à Washington, le 31 juillet 2025. (KAYLA BARTKOWSKI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Le drame avait fait 67 morts. Six mois après la collision mortelle entre un avion de ligne et un hélicoptère de l'armée américaine, à Washington (Etats-Unis), l'enquête a mis en évidence des divergences de plusieurs dizaines de mètres dans l'altitude affichée par les instruments de l'appareil militaire, selon des auditions qui se sont achevées vendredi 1er août dans la capitale américaine.

Organisées par l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) pendant trois jours, ces auditions ont donné lieu à des interrogatoires poussés d'experts et de représentants des différentes parties (entreprises, régulateur, contrôleurs aériens, etc.) concernées par la collision mortelle entre un hélicoptère militaire Sikorsky Black Hawk qui effectuait un vol d'entraînement et un Bombardier CRJ700 exploité par une filiale de la compagnie American Airlines. Le drame s'était produit le 29 janvier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington.

"Je suis inquiète. Il y a une possibilité que ce que l'équipage voyait était très différent de ce que l'altitude était en réalité", a encore déclaré la directrice de l'Agence, Jennifer Homendy, lors de ces nouvelles auditions. "C'est quelque chose que nous allons continuer à examiner", a-t-elle assuré.

Des "divergences" déjà pointées par l'étude des enregistreurs de vol 

Des tests effectués avec trois exemplaires du même modèle Sikorsky Black Hawk Lima, appartenant au même bataillon, ont mis en évidence des écarts entre l'altitude affichée par l'altimètre par radar et l'altimètre barométrique, installés sur cet appareil. Dans un "environnement contrôlé, l'écart se situait dans la limite tolérée de 20 à 55 pieds [mais], une fois que les rotors tournaient et produisaient une élévation et une poussée, les indications de l'altimètre [barométrique] ont baissé de manière importante et sont restées ainsi pendant toute la durée de vol", a expliqué Marie Moler, l'une des enquêtrices, précisant qu'une "différence de 80 à 130 pieds", soit 24 à 40 mètres, avait été constatée.

C'est un écart "très important" dans le cas présent, a insisté Jennifer Homendy auprès de journalistes. "Une différence de 100 pieds est importante", a-t-elle ajouté. En effet, dans le tronçon où s'est produite la collision, les hélicoptères devaient voler à 200 pieds d'altitude maximale.

Dès le 14 février, la NTSB avait signalé une "divergence" concernant l'altitude de l'hélicoptère, s'appuyant sur les données des enregistreurs de vol. 

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