Turquie: pour Erdogan, «la femme est avant tout une mère»
Le président Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations à l’emporte-pièce. Dans son viseur : l’opposition de gauche, les Kurdes et l’Union européenne. A la veille du troisième anniversaire de la fronde antigouvernementale, le président turc choisit de durcir son discours islamo-conservateur et de s’en prendre à la France.
Il a les statistiques contre lui. La population turque a connu une croissance exponentielle ces dernières années pour arriver à 79 millions d'habitants. Le président Recep Tayyip Erdogan a appelé les mères à accroître les naissances. «Je le dis clairement. Nous allons accroître notre descendance. Dans ce cadre, le premier devoir appartient aux mères. On nous parle de contraception, de planning familial. Aucune famille musulmane ne peut avoir une telle mentalité», croit savoir le chef islamo-conservateur.
Sur le fond, rien de nouveau. Lors de la Journée de la femme, le 8 mars, il avait réduit la femme à la procréation: «Je sais qu'il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la femme est avant tout une mère.» Sa famille idéale: un couple avec trois enfants. Le planning familial? Une «trahison contre des générations de Turcs». L’avortement? «Un crime contre l’humanité». Père de quatre enfants, deux filles et deux garçons, il a voulu, sans succès jusqu’à présent, limiter le droit à l'avortement et la pilule du lendemain.
Direnen, haklarına sahip çıkan tüm "kırmızılı kadınların" mücadelesidir Gezi. #BirlikteyizGezideyiz pic.twitter.com/smD1BH9ZiZ
— Kadın Cinayetleri (@KadinCinayeti) May 31, 2016
Ce discours du président Recep Tayyip Erdogan est intervenu la veille du troisième anniversaire de la fronde antigouvernementale visant le régime islamo-conservateur. Objectif : souder sa majorité contre la gauche, notamment la jeunesse citadine. «Vous ne pourrez pas usurper notre droit à la contraception, ni nos autres droits, avec vos déclarations moyenâgeuses. Nous défendrons nos droits», a déclaré sur Twitter le collectif Kadin Cinayetleri, qui milite contre les violences faites aux femmes.
Istanbul, ville sous surveillance policière
Les arrestations se multiplient à Istanbul. Le gouvernement a interdit tout rassemblement autour de l'emblématique place Taksim d'Istanbul, point de départ de la révolte du printemps 2013. C'est dans le petit jardin public Gezi qu'est née la vague de contestation contre le régime d’Erdogan, qui règne sans partage sur le pays depuis 2003, d'abord à la tête de l'exécutif, puis président depuis 2014.
#Ankara appelle la France à ne pas recourir à la force contre les opposants à la loi travail https://t.co/1OMTOQJy5v pic.twitter.com/UrmPFTj7JH
— ANADOLU AGENCY (FR) (@aa_french) May 30, 2016
La veille de ce troisième anniversaire, le président turc avait tancé la France sur les violences policières survenues lors des manifestations contre la loi travail. Comme pour prévenir les critiques qui ne manqueraient pas d’arriver après la répression des opposants à sa politique de la place Taksim.
À regarder
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter