En Turquie, l'opposition convoque une "nuit de la démocratie", Erdogan jure de ne pas céder à la "terreur de la rue"

Le Parti républicain du peuple, première force d'opposition, a appelé vendredi à un rassemblement pour le troisième soir consécutif, afin de protester contre l'arrestation du maire d'Istanbul, accusé de "corruption" et de "terrorisme". L'élu devait être intronisé dimanche comme candidat du parti à la prochaine présidentielle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants sont exposés aux gaz lacrymogènes lors d'affrontements avec la police, lors d'une manifestation, près de l'hôtel de ville d'Istanbul (Turquie), le 21 mars 2025. (YASIN AKGUL / AFP)
Des manifestants sont exposés aux gaz lacrymogènes lors d'affrontements avec la police, lors d'une manifestation, près de l'hôtel de ville d'Istanbul (Turquie), le 21 mars 2025. (YASIN AKGUL / AFP)

Elle dénonce l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu. L'opposition turque a convoqué, vendredi 21 mars, une "nuit de la démocratie" en appelant à un grand rassemblement vers lequel convergeaient au moins 10 000 personnes, en dépit des avertissements du président Recep Tayyip Erdogan, qui a juré de ne pas céder à la "terreur de la rue". Au troisième jour de manifestations, les protestataires affluaient vers la mairie d'Istanbul à l'appel du Parti républicain du peuple (CHP), première force d'opposition, à laquelle appartient Ekrem Imamoglu.

"Ne te tais pas, sinon ce sera bientôt ton tour !", chantaient les manifestants, brandissant des pancartes "N'ayez pas peur, le peuple est là" et "Droit, loi, justice". Accusé de "corruption" et de "terrorisme", le maire devait être intronisé dimanche comme candidat du CHP à la prochaine présidentielle."Nous sommes ici avec 300.000 personnes", a clamé devant l'hôtel de ville le président du parti, Özgür Özel. Selon le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, 97 personnes ont été arrêtées, a-t-il annoncé sur X. Plusieurs journalistes qui couvraient les rassemblements ont été blessés à Istanbul par les forces de l'ordre, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Deux ponts et plusieurs grands axes permettant d'atteindre le siège de la municipalité d'Istanbul ont été fermés à la circulation vendredi pour 24 heures. Des appels à manifester ont été lancés dans plus de 45 villes du pays, dont Izmir et la capitale Ankara, une contestation populaire inédite depuis le grand mouvement de Gezi, parti d'Istanbul en 2013. Le ministre de la Justice, Yilmaz Tunç, a qualifié d'"illégaux et inacceptables" les appels répétés de l'opposition à manifester. Cette contestation intervient un an après la débâcle subie par le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan lors d'élections municipales, dans un contexte de crise économique.

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