Menace terroriste toujours "élevée" en France : "Notre défi majeur aujourd'hui est la radicalisation en ligne", explique la directrice générale de la DGSI

La menace est "surtout portée par une mouvance endogène". La radicalisation au sein des mosquées et des écoles "a quasiment disparu", selon Céline Berthon. Aujourd'hui, il s'agit d'individus de "moins de 21 ans" avec des "phénomènes d'addiction à de la violence en ligne".

Article rédigé par franceinfo
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Céline Berthon, directrice générale de la DGSI, le 12 mars 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Céline Berthon, directrice générale de la DGSI, le 12 mars 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Notre défi majeur aujourd'hui est la radicalisation en ligne", explique mercredi 12 mars sur franceinfo Céline Berthon, la directrice générale de la DGSI, au sujet de la menace terroriste en France. Cette dernière est "aujourd'hui surtout portée par une mouvance endogène, c'est-à-dire des individus présents sur le territoire national". Pour autant, ces individus "peuvent être influencés ou pilotés depuis l'extérieur, poursuit Céline Berthon, singulièrement par des organisations terroristes présentes soit en Syrie et en Irak pour l'État islamique, soit en Afghanistan et au Pakistan pour ce qui relève de l'État islamique au Khorasan".

Sur le territoire français, il s'agit "surtout de jeunes individus, précise-t-elle. L'essentiel de nos objectifs, en tout cas ceux mis en cause dans des projets d'attentats, ont moins de 21 ans".

"On a encore interpellé ces dernières semaines des individus âgés de 16, 17 ans. Ce sont des individus radicalisés qui consomment énormément de propagande en ligne et qui sont victimes des algorithmes des réseaux sociaux."

Céline Berthon, la directrice générale de la DGSI

à franceinfo

Céline Berthon évoque des "phénomènes d'addiction à de la violence en ligne". 

La radicalisation au sein de mosquées et d'écoles musulmanes, "un phénomène très marqué au milieu des années 2010, a aujourd'hui quasiment disparu", assure la directrice générale de la DGSI, notamment car "une grande partie de notre mouvance radicale a quitté la France pour la Syrie au moment des filières syro-irakiennes. Certains y sont encore, ou alors ils sont rentrés et sont incarcérés." Elle affirme ainsi que "l'action des services a conduit à limiter considérablement les versions physiques de radicalisation."

Des individus surveillés en France et à l'extérieur

"Les ressortissants partis de France et présents en Syrie sont suivis à la fois par les services de renseignement et par les services judiciaires, puisque la stratégie judiciaire de la France a été d'ouvrir des procédures pour poursuivre l'ensemble de ces individus. Un certain nombre d'entre eux sont libres sur zone, un certain nombre d'autres sont retenus ou détenus. Ils font partie des individus que nous surveillons pour éviter un retour qui pourrait être un retour de projet violent sur le territoire", précise également Céline Berthon.

Depuis le début de l’année 2025, la Direction générale de la sécurité intérieure n’a "pas déjoué d’attentat", relate la patronne de la DGSI mais "la menace terroriste reste extrêmement élevée en France". Elle rappelle que le pays a vécu cette année "un attentat non-mortel à Apt (Vaucluse)" fin janvier "et un attentat mortel à Mulhouse", le 22 février dernier. L’année 2024 a été "une année singulière, selon Céline Berthon, sans attentat mortel, mais nous avons déjoué neuf attentats, un niveau non atteint depuis des années", conclut-elle. 

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