"Vous flottez entre la vie et la mort, c'est ça la torture" : au procès de dignitaires syriens à Paris, des témoignages édifiants sur les geôles du régime
Au deuxième jour du procès de trois hauts responsables du régime syrien, à Paris, des photos du dossier "Cesar" ont été projetées.
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Journée éprouvante au procès des trois dignitaires syriens à la cour d'assises de Paris. Depuis mardi 21 mai, trois hommes faisant partie de la garde rapprochée de Bachar Al Assad, sont poursuivis pour crimes contre l'Humanité. La cour d’assises de Paris doit juger par défaut trois hauts responsables du régime syrien dans l'affaire Dabbagh, du nom d'un père et son fils, Franco-Syriens arrêtés, torturés et laissés pour morts. L'audience du jour a tourné à une plongée dans l'horreur des tortures pratiquée par le régime de Damas. Franceinfo a assisté à l'audience où des photos terribles ont été présentées.
L'horreur sur les écrans de la salle d'Assises
Ces photos proviennent du dossier "Cesar", du nom de ce photographe de l'armée syrienne qui a exfiltré les clichés de 6 700 cadavres de civils torturés par le régime. Sur les écrans de la salle d'Assises, une dizaine de photos projetées sur les écrans suffisent à dire l'horreur. On découvre des corps nus, tuméfiés, abîmés, brûlés, tous d'une maigreur extrême, gisant à même le sol les uns à côté des autres entassés dans des garages. "Au début, j'en photographiais cinq à sept par jour après c'était plutôt 30 à 35", dira Cesar, qui a choisi de s'enfuir. Inscrit à même la peau au feutre noir sur leur corps le numéro du détenu et du centre de détention.
Comble de l'horreur, le médecin légiste a même collé sur le front des cadavres le rapport d'autopsie. Ces photos témoignent du caractère systématique de ces tortures et disparitions forcées. "Nous avons la conviction que le gouvernement syrien a utilisé les centres de détention pour briser l'opposition de la résistance", lance à la barre une magistrate qui a collecté de très nombreuses preuves au sein de l'ONU dans ce dossier, et notamment des documents émanant directement du gouvernement syrien.
"En Syrie, à partir de 2011, quand vous êtes arrêté, vous disparaissez, vous n'existez plus. Vous allez acheter du pain, vous allez à une manifestation et vous pouvez ne plus jamais revenir", poursuit la journaliste Garance Le Caisne, qui a rencontré Cesar. "C'est une mainmise sur la population, les centres de détention sont là pour vous torturer. La torture est là pour vous faire taire, pour vous détruire, c'est une telle déchirure physique et morale que vous n'êtes plus jamais le même. Vous flottez entre la vie et la mort, c'est ça la torture", conclut la journaliste. Selon les experts, plus de 95 000 Syriens ont disparu dans les prisons du régime entre mars 2011 et 2023.
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