Syrie: des désaccords persistent avant «Genève 2»
A quelques jours de la conférence de paix sur la Syrie, dite «Genève 2», des désaccords demeurent sur les objectifs et les participants. La présence de l’Iran, allié de Damas, continue à faire débat entre Moscou et Washington. Et la participation du Conseil national syrien (CNS) reste incertaine.
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«Genève 2» est-elle d’ores-et-déjà un échec? Réunis à Paris, le 12 janvier 2014, les ministres des Affaires étrangères des 11 membres des Amis de la Syrie (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, Etats-Unis, Turquie) ont tenté de se mettre d'accord sur les termes exacts de la prochaine conférence de paix sur la Syrie (le 22 janvier 2014 à Montreux, en Suisse). Objectif de cette conférence censée réunir à la même table le régime et l'opposition syrienne: mettre en place une transition politique dans le but d'arrêter la guerre civile.
La présence de l'opposition incertaine
Les Amis de la Syrie ont ainsi appelé les représentants de la Coalition nationale syrienne à «répondre positivement à l’invitation à former la délégation de l’opposition syrienne, envoyée par le secrétaire général des Nations Unies». «Genève 2 doit permettre au peuple syrien de prendre en main son destin et de mettre fin au régime despotique actuel, à travers une véritable transition politique», ont-ils ajouté dans leur déclaration finale. Quarante-huit heures de débats houleux à Istanbul, début janvier, n'avaient pas permis à la Coalition de prendre une décision sur sa participation qu'elle devrait annoncer le 17 janvier.
Jamais appliqué, l'accord Genève 1, conclu en juin 2012, prévoyait notamment la formation d'un gouvernement transitoire doté des pleins pouvoirs, associant rebelles et représentants du régime, tout en passant sous silence le rôle éventuel de l'actuel président syrien. Le départ de Bachar al-Assad est devenu, depuis, la condition préalable posée par l’opposition à sa participation à Genève 2.
Appel à un cessez-le-feu
Mais le régime syrien, lui, répète que Damas n'ira pas à Genève «pour remettre le pouvoir à qui que ce soit ni faire de transactions avec qui que soit», et qu'il revient à Bachar al-Assad de mener la transition, en cas d'accord en Suisse. Cette attitude et la multiplication des bombardements des troupes gouvernementales sur Alep (nord) expliquent les réticences de plusieurs tendances de la Coalition à prendre part cette conférence.
Moscou et Washington ont, par ailleurs, appelé à un cessez-le feu limité géographiquement avant la conférence, comme le réclame l’opposition syrienne. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué que la France s'associait à l'appel à un cessez-le-feu localisé à Alep.
Les combats entre rebelles, qui opposent l'organisation djihadiste de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) à une alliance de groupes islamistes ou nationalistes plus modérés, auraient fait près de 700 de morts ces deux dernières semaines, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Une situation qui pourrait renforcer l'influence de Bachar al-Assad dans les discussions de Genève et compromettre la légitimité de l'opposition dans la Syrie post-Assad.
L'Iran bienvenue mais sous condition
Autre interrogation: la participation éventuelle de l'Iran. Téhéran, qui n'a pas été invité par l'ONU, se dit prêt à participer aux négociations en Suisse, mais «sans conditions préalables». Ce pays prédit un échec des négociations s'il est absent à la conférence. «Toute personne qui essaie de poser des conditions préalables ou prend ses rêves pour des réalités conduit à l'échec la conférence de Genève avant même qu'elle ne commence», a ainsi affirmé, le 12 janvier, une «source» au ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle Sana.
Après la réunion des 11 pays Amis de la Syrie, à Paris, la question iranienne continue de diviser Moscou et Washinton. «Pour nous, l'implication de pays tels que l'Iran est une nécessité impérative», a déclaré le chef de la Diplomatie russe Sergueï Lavrov. Le secrétaire d'Etat John Kerry a insisté pour que l'Iran accepte la transition politique. «Comme je l'ai dit à maintes reprises, je saluerai toute initiative que l'Iran souhaiterait prendre pour tenter de résoudre la crise en Syrie, à commencer par accepter le communiqué de Genève 1», du 30 juin 2012, a-t-il affirmé.
Washington optimiste
Alors que les Etats-Unis ont fait part de leur optimisme sur la tenue de la conférence de paix, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est montré plus prudent. «Nous souhaitons que Genève 2 ait lieu mais la décision n'est pas encore acquise », a-t-il déclaré le 13 janvier sur BFM-RMC. «Bachar et les terroristes font le maximum pour que la conférence n'ait pas lieu», a-t-il ajouté.
M. Fabius avait réaffirmé la veille devant les Amis de la Syrie que l’objet de Genève 2 était «la constitution d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs ». De fait, sans Bachar al-Assad.
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