Netanyahu profite du chaos syrien pour lancer un ballon d’essai sur le Golan
En visite à Washington pour détendre les relations avec les Etats-unis, le premier ministre israélien en a profité pour avancer ses pions sur le Golan. Lors de sa rencontre avec Barack Obama, il a prétexté la «désintégration» de la Syrie pour demander une révision de la position américaine sur l’annexion de ce territoire syrien. Une revendication qui a laissé le président américain muet.
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A l’issue de la première rencontre depuis plus d’un an entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu, le lundi 9 novembre à la Maison Blanche, le premier ministre israélien a estimé que c’était l’une des «meilleures» entrevues qu’il ait eu avec le président américain, loin «des débats houleux et des désaccords» du passé.
Deux heures de face à face sur la recherche d’un nouvel accord militaire pour les dix ans à venir, mais aussi l’occasion, comme le révèle le journal Haaretz, d'ouvrir un dossier qui tient au cœur de nombreux ténors de la droite israélienne.
Netanyahu convaincu de la désintégration de la Syrie
Selon les sources anonymes du très sérieux quotidien israélien, Benjamin Netanyahu a expliqué au président Obama qu’Israël était intéressé par une discussion sur la position américaine concernant l’occupation du plateau du Golan, à la lumière de la guerre civile en Syrie.
Convaincu de la désintégration de ce pays et doutant de sa capacité à se réunifier en un état fonctionnel, le premier ministre israélien a indiqué au chef de la Maison Blanche que la situation «permettait de penser différemment» l’avenir de ces hauteurs, annexées en 1981 à l’Etat hébreu. Une annexion jamais reconnue, ni par les Etats-Unis ni la communauté internationale.
Toujours selon ces mêmes sources, Barack Obama n’a pas répondu à la suggestion de Benjamin Netanyahu, qui lui-même s’est ensuite abstenu de répondre aux journalistes sur la question.
Obtenir une reconnaissance internationale de l'occupation du Golan
Selon Haaretz, les insinuations du premier ministre israélien sur le Golan émanent d’idées développées ces dernières années par des figures de la droite israélienne. Des personnalités qui cherchent à obtenir une reconnaissance internationale du contrôle israélien sur ces 1.200 km2 de hauteurs stratégiques.
Une de ces figures, Zvi Hauser, ancien directeur de cabinet de Netanyahu de 2009 à 2013, avait en effet écrit, en juillet 2015, dans le même journal, une tribune intitulée «Une opportunité historique pour Israël sur le plateau du Golan».
Pour Hauser, l’éclatement de la Syrie en tant qu'Etat devrait pousser Israël à définir une nouvelle stratégie à l’égard du Golan et ne plus se contenter d’opérations militaires contre des transfèrements d’armement de la Syrie au Liban.
«C’est la première opportunité historique depuis 50 ans, écrivait-il, de mener un dialogue constructif avec la communauté internationale sur un changement des frontières au Moyen-Orient et la reconnaissance de l’administration israélienne du Golan comme facteur de stabilisation de la région».
Nouvelles révélations sur des gisements de pétrole dans le Golan
Cette nouvelle offensive diplomatique de Benjamin Netanyahu auprès de l’administration américaine s'est accompagnée de nouvelles révélations sur les richesses du Golan.
Deux jours avant la rencontre à la Maison Blanche, Yuval Bartov, géologue en chef de Afek Pétrole & Gaz, une filiale de la société américaine Génie Energy, annonçait que des forages débutés en décembre 2014 avaient permis de découvrir des «quantités significatives» de pétrole dans le Golan annexé.
«Nous parlons d’une couche de 350 mètres d’épaisseur, précise Bartov, une couche dix fois plus grande que celles qu’on trouve en moyenne dans le monde», représentant potentiellement des milliards de barils de pétrole. «Ce qu’il est important de savoir, ajoute-t-il, c’est qu’il y a du pétrole dans la roche, et nous le savons».
Des informations qui rendent encore plus impensable un accord entre la Syrie et Israël tel que l’envisageait encore Benjamin Netanyahu en 2011, deux mois avant le déclenchement du soulèvement syrien.
Des envoyés spéciaux américains, Denis Ross et Fred Hoff avaient assuré à l’époque que le premier ministre israélien était prêt à un retrait total du Golan en échange de la paix avec la Syrie et de la fin de l’alliance militaire entre Damas d’une part et Téhéran et le Hezbollah de l’autre.
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