Enfants de jihadistes détenus en Syrie : la France doit réexaminer les demandes de rapatriement de 29 enfants, tranche la justice administrative

Le Quai d'Orsay avait rejeté les demandes de rapatriement d'enfants de jihadistes âgés de 6 à 15 ans, détenus avec leurs mères dans le camp de Roj en Syrie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le camp de Roj, en Syrie, le 8 octobre 2023. (DELIL SOULEIMAN / AFP)
Le camp de Roj, en Syrie, le 8 octobre 2023. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

Il s'agit d'"une décision historique", selon l'avocate des proches des familles. Le tribunal administratif de Paris a annulé, jeudi 13 mars, les refus de la France de rapatrier 29 enfants de jihadistes et leurs mères, de nationalité française et détenus en Syrie. Dans sa décision, le tribunal enjoint au Quai d'Orsay de réexaminer leur situation dans un délai de deux mois.

Courant 2024, des grands-parents membres du collectif des Familles unies avaient déposé des demandes de rapatriement en France pour cette trentaine d'enfants français, détenus avec leurs mères dans le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie. Ces demandes avaient toutes été refusées par le ministère des Affaires étrangères, qui n'a plus réalisé d'opération de rapatriement depuis l'été 2023 au motif de leur dangerosité, malgré les condamnations internationales.

Au moins 120 enfants et 50 femmes français détenus en Syrie

Le collectif et les avocats des familles avaient décidé de saisir le tribunal administratif en pointant la vulnérabilité de ces enfants, âgés de 6 à 15 ans et dont certains sont nés en détention. Lors de l'audience début février, le rapporteur public avait donné raison aux requérants, soulignant "le risque exceptionnel d'atteinte à la vie des mineurs".

"La France a suffisamment tergiversé dans cette triste affaire" et "ces enfants doivent rentrer chez eux, tout de suite, maintenant", a martelé l'avocate des proches, Marie Dosé. Selon les chiffres du collectif, au moins 120 enfants français et 50 femmes sont encore détenus en Syrie. Les mères sont toutes visées par un mandat d'arrêt.

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