Syrie : un collectif dépose plainte contre le nouveau président syrien après les massacres survenus ces derniers mois

Le procureur de la Cour pénale internationale doit à présent décider s'il souhaite poursuivre ou non Ahmad al-Chareh.

Article rédigé par franceinfo
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Le président syrien par intérim, Ahmad al-Charaa, le 9 mars 2025, à Damas, en Syrie. (- / SYRIAN PRESIDENCY)
Le président syrien par intérim, Ahmad al-Charaa, le 9 mars 2025, à Damas, en Syrie. (- / SYRIAN PRESIDENCY)

Le collectif Franco-Alaouite a déposé une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) visant directement Ahmad al-Chareh, successeur de Bachal al-Assad en Syrie, après les massacres survenus dans le pays ces derniers mois, a appris, vendredi 23 mai, la rédaction internationale de Radio France. La plainte a été déposée au parquet de la CPI. Le procureur doit à présent décider s'il souhaite poursuivre ou non l'actuel président syrien.

Le collectif à l'origine de la plainte - composé d'Alaouites, de Chrétiens, de Sunnites, de Druzes, ou encore de Kurdes - accuse le président syrien et son commandement d'être responsables de la mort de milliers de civils, lors de massacres survenus en mars puis en mai qui ont fait entre 1 700 et 2 000 morts dans le pays. Des victimes issues notamment des différentes minorités qui vivent en Syrie.

"Cette plainte, c'est au nom du peuple syrien"

Selon eux, depuis le mois de décembre et la chute de Bachar al-Assad, rien n'a été fait pour protéger les minorités vivant en Syrie. Pire encore, ils soupçonnent le nouveau président d'avoir organisé les tueries mentionnées, comme l'explique Lina Péron, du comité juridique du collectif : "Cette plainte, c'est au nom du peuple syrien. L'histoire retiendra qu'il savait et qu'il a laissé faire, ou pire qu'il a ordonné. Nous réclamons justice pour prévenir d'autres crimes et rappeler à tous ceux qui pensent être intouchables que le droit finit toujours par les rattraper".

Pour le collectif et leur avocat, Pedro Andujar, les crimes commis peuvent être qualifiés - au sens du Statut de Rome qui définit les crimes internationaux - de crime de génocide ou contre l'humanité. Selon le comité, ces accusations sont étayées grâce aux vidéos qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux, comme le précise l'avocat : "Les unités de l'armée ont été filmées avant, pendant et après les massacres. On a quand même plusieurs centaines de giga [avec] des vidéos, photos, des éléments à charge".

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