Séisme en Turquie : une loi d'amnistie a autorisé durant plus de 40 ans la construction illégale de logements
Les arrestations de promoteurs peu scrupuleux se poursuivent. Une centaine d'enquêtes ont été lancées et des mandats d'arrêt émis. Mais une loi en Turquie fait aujourd'hui polémique. Elle a permis de régulariser de nombreuses constructions pourtant illégales.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2023/02/15/63ec9b83dd3e6_dans-une-rue-d-antioche-moins-d-une-semaine-apres-le-seisme-qui-a-devaste-le-sud-est-de-la-turquie.jpg)
L’effondrement de milliers de bâtiments en quelques secondes en Turquie a révélé un piètre respect des normes antisismiques. Si de nombreux promoteurs immobiliers ont été arrêtés, une loi d'amnistie a aussi favorisé cette situation catastrophique. Depuis 1984, cette loi a permis à des particuliers de régulariser leur situation s'ils vivaient dans des logements non-conformes ou construits sans permis.
>> Séisme en Turquie et en Syrie : les dernières informations en direct
Cette loi était destinée à des particuliers mais les promoteurs se sont engouffrés dans cette brèche juridique. Périodiquement, en général avant les élections, le Parlement vote ces amnisties. Il suffit simplement de payer des droits d'enregistrement pour être en règle. Cette amnistie a ensuite été facilitée en 2018, sous l'impulsion du président Erdogan. Ce dernier a élargi le champ du texte.
La responsabilité du président Erdogan
Recep Tayyip Erdogan s'était d'ailleurs félicité de cet élargissement en 2019 lors d'une visite dans la région de Maras, région épicentre du séisme. "Avec cette amnistie dans le secteur du bâtiment, nous avons réglé le problème de 144 556 habitants de Maras", expliquait alors le président turc.
En un an et demi, plus de 7 millions de logements ont été régularisés, rapportant quelque 4 milliards de dollars aux caisses de l’Etat. Selon un décompte diffusé par Bugra Gökçe, secrétaire général adjoint de la municipalité métropolitaine d'Istanbul, près de 300 000 bâtiments ont ainsi été régularisés dans les provinces touchées par le séisme, notamment à Adana, Hatay, Gaziantep ou Kahramanmaras.
Les urbanistes ont eu beau tirer la sonnette d’alarme, la frénésie de construction ne s’est pas démentie. Les leçons du séisme de 1999 n’ont pas été tirées. D'ailleurs, le lundi 6 février, lorsque que la terre a tremblé, le Parlement turc était justement saisi d’une nouvelle loi d’amnistie.
À regarder
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter