: Reportage "Je n'ai jamais vu autant de blessés" : dix jours jour après le séisme, les opérations s'enchaînent à l'hôpital d'Afrin, en Syrie
À l'hôpital d'Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, les médecins soignent les blessés du terrible séisme qui a touché la région. Les soignants sont encore sous le choc et ont dû amputer de nombreux patients.
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Le gymnase d'Afrin a été transformé en camp de fortune. Smaïn, un petit garçon de 9 ans, le visage fatigué, porte un bandage à la main depuis le séisme qui a secoué la Turquie et la Syrie, il y a dix jours. Une femme, juste à côté, semble désespérée. "C'est mon fils, il a besoin d'être opéré, explique-t-elle. Il a un doigt coupé. Je n'ai pas les mots. Mon mari a aussi besoin d'être opéré à la jambe samedi mais nous n'avons pas l'argent pour."
Le nombre de victimes continue de s’alourdir en Turquie et en Syrie avec près de 40 000 morts, selon un bilan toujours provisoire. À quelques minutes de voiture du gymnase d'Afrin, l'hôpital enchaîne les opérations. Ces derniers jours, 750 blessés ont été pris en charge. "Ce que l'on vient de vivre à l'hôpital, je ne vais jamais l'oublier, raconte le docteur Ahmad al-Nasr, encore sous le choc. Même pendant la révolution, je n'ai jamais vu autant de blessés."
"La majorité des opérations que l'on vient de faire, ce sont des amputations."
Le docteur Ahmad al-Nasrà franceinfo
Sur 20 amputations réalisées en une semaine, dix concernent des enfants. "J'ai dû prendre un anxiolytique les trois premiers jours pour être plus calme, explique le docteur Ahmad al-Nasr. Les équipes sont préparées, mais c'est très compliqué mentalement, même quand les docteurs sont spécialisés."
Des méthodes radicales
Après un séisme, des victimes souffrent du syndrome d'écrasement, c'est-à-dire des muscles compressés par les décombres ; des toxines se dégagent et peuvent provoquer un arrêt cardiaque en sortant la personne. Pour Nour, une petite fille de 3 ans, il a donc fallu utiliser une méthode radicale. "On a dû couper sa jambe quand elle était sous les décombres", explique le chef du service pédiatrie.
"On essaye de la stabiliser, de la soigner. Elle va bien, heureusement. Nous allons bientôt la rendre à son père, le seul encore en vie."
Le chef du service pédiatrie de l'hôpital d'Afrinà franceinfo
Soigné deux étages au-dessus, le père rend tous les jours visite à sa petite fille. Elle dort le visage paisible mais couvert de cicatrices, et tient dans la main un gant de chirurgie gonflé en guise de doudou.
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