"Je ne suis pas prêt à combattre pour ce pays" : des Ukrainiens fuient les zones occupées par les Russes pour ne pas être enrôlés de force dans l'armée après les référendums
Les référendums commencent, ce vendredi 23 septembre, dans plusieurs régions ukrainiennes sous occupation russe, alors que Vladimir Poutine a décrété la mobilisation partielle dans toute la Russie, mercredi.
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"Là-bas, c’était insupportable, comme si on avait une corde au cou que l’on nous resserrait petit à petit", déplore Igor, 43 ans. Malgré la peur, malgré le climat de méfiance et de terreur, l'Ukrainien a quitté sa ville de Mélitopol, sous l'occupation russe, avant que le piège ne se referme sur lui. Il vient d'arriver à Zaporijjia - la ville est sous contrôle ukrainien contrairement au reste de sa région. Du 23 au 27 septembre, les habitants des régions occupées par la Russie en Ukraine sont appelés au vote. Un référendum dans les régions de Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson qui devrait aboutir au rattachement de ces territoires à la Fédération de Russie.
>> Comment le discours de Vladimir Poutine s'est radicalisé pour tenter de galvaniser la population
Un symbole fort pour le Kremlin, un moyen également de gonfler les rangs de l’armée russe. Des hommes de ces territoires, à l'image d'Igor, craignent d’être enrôlés une fois leur territoire devenu russe. "J’ai bien compris qu’après le référendum, les Russes allaient choper tous les hommes ukrainiens pour les envoyer à l’armée, explique Igor. Et puis la propagande russe a annoncé que c’était 10 ans de prison si on ne répondait pas à la convocation. Tout ça c’était trop pour moi, alors je suis parti."
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Les Russes empêchent les hommes en âge de combattre de fuir
En effet, après le référendum, si le "oui" l’emporte, les territoires occupés appartiendront à la Fédération de Russie. Ses habitants seront donc russes, selon Moscou, et donc mobilisables dans l’armée, comme Vladimir Poutine a annoncé, mercredi 21 septembre, la mobilisation partielle. Voilà pourquoi Victor, 37 ans, a fui son village : "Là-bas, ils préparent le référendum, il y a la mobilisation, et je ne suis pas prêt à combattre pour ce pays".
"Après le référendum, il est très probable que l’on ne puisse plus rejoindre le territoire contrôlé par l’Ukraine"
Victor, Ukrainien de 37 ansà franceinfo
D’après plusieurs témoignages, confirmés par un élu local, les hommes de 18 à 35 ans ont désormais interdiction de quitter les territoires occupés. Alors aujourd’hui, dans le centre d’accueil de Zaporijjia, les réfugiés se font rare. "Il y a de moins en moins de gens en ce moment, souligne Daniel, un bénévole. Les jeunes hommes sont arrêtés aux barrages. Les Russes les sortent des voitures et les laissent dans les territoires occupés." Il a vu "la situation changer depuis l'annonce du référendum".
"Les gens ont peur"
Avant, il y avait 1 200 à 1 500 réfugiés qui transitaient à Zaporijjia par jour. Ils ne sont désormais plus que quelques centaines. Beaucoup ont de la famille de l'autre, avec qui on ne peut pas vraiment parler librement au téléphone, des lignes téléphoniques surveillées, un climat de méfiance quotidienne et forcément de gros doutes sur la façon dont est organisé le référendum. Jeudi, nous avons rencontré Viktor, la quarantaine, qui venait juste de s'échapper de la zone occupée. Il nous raconte cet épisode à Melitopol quelques jours avant l'organisation du référendum, ce coup de pression de la part des autorités russes : "Il y avait des sondages, des gens passaient dans les maisons pour connaître notre opinion sur le référendum. Oui, non ou sans opinion. Beaucoup étaient pour la Russie, il y a ceux qui étaient contre, mais la plupart étaient sans opinion parce que les gens ont peur." La peur de parler, la peur de voter en son âme et conscience, la peur de finir dans les geôles des Russes, et la peur d'être enrôlé dans l'armée russe.
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