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Tchétchénie : les autorités poussent des couples divorcés à se remettre ensemble, "pour les enfants"

Le "New York Times" raconte que près de 1 000 couples divorcés ont été contraints de revivre ensemble en Tchétchénie, dans le cadre d'un programme mené par les autorités.

franceinfo

France Télévisions

Publié le 29/08/2017 17:57 Mis à jour le 29/08/2017 18:25

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Le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, à Grozny (Tchétchénie), le 3 août 2017.  (SAID TSARNAEV / AFP) — Le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, à Grozny (Tchétchénie), le 3 août 2017. (SAID TSARNAEV / AFP)

Après les persécutions d'homosexuels, les autorités tchétchènes sont désormais accusées de forcer des couples divorcés à vivre de nouveau ensemble. Une organisation gouvernementale de Tchétchénie, le "Conseil pour l'harmonisation des mariages et des relations familiales", pousse des couples séparés à vivre de nouveau sous le même toit, rapporte le New York Times (en anglais). En deux mois, ce Conseil aurait réussi à "réconcilier" 948 couples tchétchènes.

Selon le quotidien, les chaînes de télévision tchétchènes ont relayé le travail de cet organisme pour réunir des couples divorcés tout au long de l'été. Plusieurs reportages des télévisions locales montrent ainsi des couples réunis sous le même toit, "et sous la surveillance des membres de cette commission du gouvernement", précise le New York Times. Le Conseil peut même demander à la police de se rendre au domicile des couples séparés, afin de les pousser à "vaincre leurs différences".

"Ces émissions montrent des personnes divorcées continuant leurs vies dans la même maison, s'évitant mais passant du temps avec les enfants", poursuit le quotidien américain. L'un des pères interrogés raconte avoir accepté de vivre avec son ex-compagne pour "obéir à ce que le leader de la République a dit", rapporte Slate.

"Pourquoi divorcer ?"

Le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, a défendu cette politique "pour les enfants" des couples divorcés. Comme le rapporte le New York Times, il a également expliqué sa crainte de voir des enfants de parents divorcés devenir des militants islamistes, "surtout s'ils sont élevés par leur mère".

Selon lui, sur 100 enfants de divorcés, seuls "cinq ou six" sont "normaux". "Si [les couples] peuvent vivre ensemble et avoir trois, quatre ou cinq enfants, pourquoi divorcer après ça ?", a martelé Ramzan Kadyrov à la télévision. "Si tout allait bien avant d'avoir cinq enfants, pourquoi ne pas continuer à vivre ensemble après, pour les enfants ?"