Russie : comment une jeune chanteuse de rue est devenue la nouvelle ennemie publique

Naoko a été arrêtée pour avoir interprété, en pleine rue à Saint-Pétersbourg, des morceaux de musiciens opposés au Kremlin, devant une foule de passants. Une scène dont les images ont fait le tour d'internet et qui n'a pas plus au Kremlin.

Article rédigé par franceinfo
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La chanteuse russe de 18 ans Naoko devant le tribunal de saint Pertersbourg, le 16 octobre 2025. (UNITED PRESS SERVICE OF THE COURTS OF SAINT PETERSBURG / AFP)
La chanteuse russe de 18 ans Naoko devant le tribunal de saint Pertersbourg, le 16 octobre 2025. (UNITED PRESS SERVICE OF THE COURTS OF SAINT PETERSBURG / AFP)

À Saint-Petersbourg, une jeune chanteuse de rue arrêtée, coupable, aux yeux des autorités, d'avoir organisé des concerts improvisés ces dernières semaines. Des dizaines, parfois des centaines, de jeunes venaient écouter Naoko, 18 ans, et son groupe Stoptime et reprenaient en chœur les chansons. Problème : elle interprétait des chansons d'artistes russes en exil, opposés à la guerre et au pouvoir de Vladimir Poutine. Jeudi 16 octobre, elle et ses deux musiciens ont été présentés à un tribunal et placés en détention provisoire pour une douzaine de jours, dans l'attente d'un procès.

Cela faisait six mois seulement qu'elle chantait dans les rues de Saint Petersbourg avec son groupe Stoptime, mais Naoko, de son vrai nom Diana Loginova, commençait à avoir une certaine notoriété dans l'ancienne capitale russe. Parce qu'elle jouait au chat et à la souris avec les policiers et chantait des chansons qu'on évite habituellement d'écouter en public en Russie. Et ses vidéos commençaient à devenir virales sur les réseaux sociaux.

Dans cette vidéo, une centaine de jeunes reprennent face à la chanteuse un titre du rappeur Noize MC, classé extrémiste par la justice russe. Naoko osait même chanter des chansons d'un groupe ukrainien. En conséquence, beaucoup s'inquiétaient pour elle, à commencer par les auteurs des chansons dont certains lui avaient envoyé des encouragements et des paroles de prudence depuis l'étranger.

Jeudi 16 octobre, c'est menottes aux poignets que la jeune femme blonde et frêle est apparue sur les réseaux sociaux, dans le couloir d'un tribunal qui a décidé de la mettre en détention provisoire, pour organisation d'un événement non autorisé. On ne sait pas encore ce qu'elle encourt. Elle a plaidé non coupable et adressé un large sourire aux photographes.

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