Législatives 2024 : "Par tous les moyens et par tous temps, ces pays essaient d'affaiblir les démocraties", assure l'auteur d'un rapport sur les ingérences russes en France
Un rapport du CNRS dénonce l'ingérence de la Russie, notamment dans les élections législatives françaises. David Chavalarias, auteur de cette étude, répond aux questions de franceinfo.
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La Russie s'immisce-t-elle directement dans les élections législatives en France ? C'est ce que dénonce une étude du CNRS qui a analysé des millions de publications sur Internet et sur les réseaux sociaux en remontant sur plusieurs années. Le rapport arrive à la conclusion que Moscou est bien à l'origine de tentatives de déstabilisation du scrutin, une "convergence d’intérêts entre le régime de Poutine et l’extrême droite française" pour "déstabiliser la société française". Une "stratégie à bas bruit", explique l'auteur du rapport, David Chavalarias.
franceinfo : Pouvez-vous nous décrire comment concrètement se passent ces tentatives de déstabilisation, par quelles actions ?
David Chavalarias : Il faut savoir que les actions sont multiples, car il s'agit d'utiliser tous les canaux possibles. Il y a des interventions sur les réseaux sociaux, de la publicité ciblée... Il y a aussi la création de faux comptes qui vont militer pour des causes qui sont en faveur du Kremlin ou essayer de discréditer les partis qui sont hostiles au Kremlin. Des actions physiques sur le territoire sont également possibles : on se souvient par exemple des tags des étoiles de David ou des mains rouges sur le Mémorial de la Shoah qui essayaient de faire monter la perception de l'antisémitisme. Et puis, il y a toute une opération sur l'environnement numérique en général, comme, par exemple, la création de faux sites.
Au-delà de la déstabilisation que l'on soupçonne de la part de Moscou, quel est l'objectif poursuivi par le Kremlin ?
L'objectif est assez clair, il a été annoncé par Dimitri Medvedev, le vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie en février dernier sur sa chaîne Telegram. Il s'agit de favoriser l'accession au pouvoir de partis antisystème qui seraient favorables à son régime par tous les moyens officiels et secrets, notamment parce que les démocraties européennes sont en conflit avec la Russie - par les sanctions à travers le conflit ukrainien. De manière générale, les démocraties européennes sont un risque existentiel pour les pays comme la Russie, du fait que ce sont des pays libres et la Russie est une société dite fermée. Il faudrait donc éviter qu'il y ait contagion d'un vent de liberté à ce genre de pays. Par tous les moyens, par temps de paix ou de guerre, ce genre de pays essaie d'affaiblir les démocraties.
Est-ce que cela fonctionne ? Avez-vous pu le quantifier dans votre étude ?
Ça fonctionne au sens où il y a des effets visibles sur l'espace informationnel français, qui sont évidemment multifactoriel. Mais on constate que les actions du Kremlin payent d'une certaine manière. Ce qu'il faut bien voir, c'est qu'il y a une combinaison entre une action long terme - où on va essayer de faire monter une perception dans l'opinion française, comme par exemple, que des partis de gouvernement sont infréquentables, comme LFI -, combinée avec des actions court-termistes au moment des élections.
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