"Ceux qui m’étiquettent d’extrême droite veulent me dénigrer" : rencontre avec George Simion, favori des sondages pour la présidentielle en Roumanie

Article rédigé par Virginie Pironon - avec Paul Cozighian et Romain Luquiens
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
George Simion devant un restaurant de Bucarest, mai 2025. (VIRGINIE PIRONON / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
George Simion devant un restaurant de Bucarest, mai 2025. (VIRGINIE PIRONON / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Près de 19 millions de Roumains étaient appelés aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Largement arrivé en tête, George Simion avait reçu franceinfo quelques jours avant le scrutin.

Le candidat a changé mais l'extrême droite reste en tête : cinq mois après l'annulation du premier tour de la présidentielle, deux jours avant le second tour, en décembre dernier, en raison de forts soupçons d’ingérence sur TikTok, notamment de la part de la Russie, la Roumanie a confirmé dans un nouveau vote dimanche son virage nationaliste. George Simion, un eurosceptique fan de Donald Trump qui se rêve en "président MAGA", a recueilli 40,5% des suffrages, selon des résultats quasi finaux. Il affrontera au second tour prévu le 18 mai le maire centriste de Bucarest Nicusor Dan (20,9%), qui a dépassé de peu le candidat unique des partis au pouvoir, Crin Antonescu (20,3%).

Notre reporter a rencontré à Bucarest, quelques jours avan le scrutin George Simion. L'homme reçoit au rez-de-chaussée d’un restaurant discret de la capitale roumaine. Voitures de luxe, salle privatisée… Il est entouré de sa famille et de représentants étrangers de médias dits "alternatifs". S’il accepte de recevoir également franceinfo, c’est à la condition de ne pas le qualifier de candidat d’extrême droite. "Ceux qui m’étiquettent d’extrême droite veulent me dénigrer afin de cacher les problèmes de corruption en Roumanie", dénonce-t-il.

À 38 ans, le fondateur du parti Alliance pour l’Unité des Roumains, l’AUR, deuxième force au Parlement, s’est fait connaître sur Facebook et TikTok. Il y rassemble 1,3 million d'abonnés sur les réseaux sociaux, où il s’adresse régulièrement en direct à son public.

Et George Simion espère bien capter les voix du candidat déchu de novembre 2024, Calin Georgescu, exclu de ce scrutin. Il a d'ailleurs repris certaines de ses idées. Concernant l’Union européenne, il juge qu'elle doit rester économique, et ne pas imposer sa loi militairement et culturellement, estime George Simion

"En tant que jeune Roumain, je veux faire partie du monde libre. Mais le monde libre comme je le conçois ne doit pas m’obliger d’accepter que mon fils, à 8 ou 10 ans, change de sexe."

George Simion, candidat d'extrême droite à la présidentielle roumaine

franceinfo

Quant à l'OTAN, George Simion dit au micro de franceinfo souhaiter "qu’elle reste une alliance forte". "On ne voit pas notre avenir en dehors de cette alliance militaire", assure le candidat. Ce francophone s’aligne sur les positions de Donald Trump à propos de l'Ukraine et "veut la paix". "La guerre dure déjà depuis trois ans. Bien sûr qu’on a condamné l’agression de la Russie, c’est inacceptable", note George Simion.

Le candidat ultranationaliste est donné en tête au premier tour. Mais selon les analystes de Bucarest, il ne disposerait pas de suffisamment de réserves de voix pour l’emporter au second tour, prévu le 18 mai.

Rencontre avec George Simion, favori des sondages pour la présidentielle en Roumanie. Reportage de Virginie Pironon.

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