: Témoignages Les opposants russes de l'intérieur et les exilés peinent à se comprendre
Les opposants à Vladimir Poutine qui ont choisi de rester dans le pays sont obligés de se censurer pour éviter la prison. Selon eux, c'est le prix à payer pour entretenir la flamme vacillante d'une opposition minoritaire.
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Un fossé s'est ouvert ces derniers temps entre les opposants à Vladimir Poutine en exil et ceux de l'intérieur, qui sont toujours en Russie. Boris Nadiejdine, qui avait tenté de se présenter à la présidentielle avec un programme anti-Poutine, antiguerre, affirme ne pas avoir d'ennemis chez les opposants installés à l'étranger, mais il constate qu'ils divergent.
"Il est clair que si vous êtes en Russie et que vos enfants sont en Russie, vous avez une attitude très négative à l'égard des drones ukrainiens parce qu'ils peuvent voler vers vous, explique-t-il. En Occident, certains politiciens russes commencent à soutenir l'autorisation des pays occidentaux de bombarder le territoire de la Russie où je vis, par exemple. En gros, je dirais que ceux qui se retrouvent en Europe pour une longue période deviennent des politiciens européens plutôt que des politiciens russes", poursuit-il.
Lev Schlosberg, le vice-président du parti libéral Iabloko, le dernier parti d'opposition autorisé en Russie, est classé agent de l'étranger. Il n'a donc plus le droit de se présenter aux élections, il est menacé de poursuites mais il estime que la politique ne peut se faire qu'au contact de la population.
"A notre grand regret, les représentants de la politique russe qui ont été contraints de quitter le pays créent délibérément l'impression, parmi la société européenne, que la politique russe n'est possible qu'à l'extérieur de la Russie. C'est fondamentalement faux."
Lev Schlosberg, le vice-président du dernier parti d'opposition en Russieà franceinfo
Ces opposants qui ont choisi de rester en Russie prennent des risques, ils sont obligés d'être prudents, de se censurer pour éviter la prison. Mais c'est le prix à payer pour entretenir la flamme vacillante d'une opposition minoritaire dans le pays affirme Boris Nadiejdine. "Il faut être honnête, le nombre de personnes qui soutenaient Navalny quand il était encore en vie, ça n'a jamais dépassé 5%, dit-il. Il ne faut donc pas surestimer l'influence de ceux qui sont partis et même de ceux qui sont restés comme moi sur la politique russe. En Russie, il y a 15 à 20% de personnes opposées à la politique de Poutine. Pour un régime autoritaire, c'est beaucoup, mais c'est seulement ça".
Même si les opposants sont entravés, muselés en Russie, la voix d'un opposant en exil ne porte plus dans le pays, estiment ces opposants. C'était aussi ce que pensait Alexei Navalny. L'opposant le plus connu de Vladimir Poutine à l'étranger avait décidé qu'il fallait retourner en Russie pour pouvoir peser sur le destin de son pays, après son empoisonnement en 2020, même s'il savait qu'il allait être emprisonné.
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