Affaire Maddie McCann : "Il m'a dit : 'Elle n'a même pas crié'", confie un ex-proche du principal suspect, libéré mercredi après une peine de prison pour viol

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Article rédigé par France 2 - L. Feuestein, L. Boomers, M. Werth, L. Sobler. - Édité par l'agence 6Medias
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Dix-huit ans après la disparition de la petite Maddie McCann, dans une résidence de bord de mer du Portugal en 2007, le principal suspect, pourtant considéré comme un délinquant sexuel très dangereux, a été libéré. Il purgeait une peine pour viol en Allemagne dans une autre affaire. Une décision qui scandalise le pays.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Une sortie de prison très médiatique a eu lieu ce mercredi matin pour le suspect numéro un de l'enlèvement de Maddie McCann. Depuis sept ans, Christian Brückner purgeait une peine pour le viol d'une touriste américaine au Portugal en 2005, soit deux ans avant la disparition de la fillette britannique de 3 ans dans une station balnéaire portugaise. Libérable, malgré son profil très sensible, la justice allemande n'avait pas le choix, nous explique ce procureur.

"Il n'existe aucun moyen légal en Allemagne de l'enfermer plus longtemps, même si certaines expertises indiquent qu'il est dangereux et que le risque de récidive est important", a indiqué Christian Wolters, procureur de Braunschweig (Allemagne).

Un témoignage accablant

Christian Brückner a-t-il enlevé la petite Maddie McCann, qui dormait dans la chambre d'hôtel de ses parents le 3 mai 2007, à Praia da Luz (Portugal). Les enquêteurs en sont persuadés. Ils estiment avoir des preuves concrètes comme son téléphone qui a borné ce soir-là. Des photos et vidéos de viols d'enfants stockés sur des clés USB auraient été découvertes dissimulées sur un terrain lui appartenant, ainsi que des e-mails décrivant le rapte d'une fillette de trois ans en 2007. Il aurait aussi évoqué l'affaire avec des proches en 2008, selon Helge Busching, un Allemand qui faisait à l'époque des larcins avec lui au Portugal.

"Je lui avais dit à l'époque que je ne comprenais pas comment quelqu'un pouvait enlever un petit enfant dans un hôtel, et après il m'a dit : 'Elle n'a même pas crié'. Je crois que c'est sorti de sa bouche comme ça sans faire exprès", s'est-il souvenu.

Le suspect lui, nie toute implication et n'est pas mis en examen, rappelle son avocat."La défense n'a toujours pas accès au dossier d'enquête. Nous ne savons pas sur quoi ces déclarations sont fondées", a fait savoir son conseil.

En attendant, l'enquête se poursuit. Le suspect devra laisser son passeport, prévenir les autorités de tout changement et bien sûr porter un bracelet électronique. Les autorités craignent toujours que l'ancien détenu, qui a encore des échéances judiciaires, ne s'évapore dans la nature.

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