: Vidéo Attentat de Londres : l'État islamique veut "s'immiscer" dans la campagne électorale britannique
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Pour Hugo Micheron, spécialiste du Moyen-Orient, les attaques menées par Daech suivent aujourd'hui "des périodes politiques très précises". À Londres, ce sont les élections législatives qui sont dans le viseur de l'organisation terroriste.
L'attentat de Londres samedi soir est le troisième en Grande-Bretagne après celui de Westminster et de Manchester. Il a fait sept morts, dont un Français, et 48 blessés. Cette attaque, revendiquée par l'État islamique, intervient "à quelques jours de législatives extrêmement importantes en Grande-Bretagne puisqu'elles suivent le Brexit, a souligné lundi 5 juin sur franceinfo, Hugo Micheron, doctorant à l’ENS, spécialiste du Moyen-Orient et de Daech. C'est une volonté de s'immiscer qui contraste avec la perte en capacités opérationnelles de l'organisation." Selon lui, l'attaque de Londres reflète une évolution du mode opératoire de l'État islamique avec des passages à l'acte visant "des périodes politiques très précises".
franceinfo : La revendication l'État islamique est-elle une revendication opportuniste ou réelle car il n'y a pas, pour le moment, de trace d'allégeance de la part les terroristes ?
Hugo Micheron : Il suffit que ces attaques aient été inspirées par Daech. Mais la cuisine interne de cette organisation jihadiste est dure à déchiffrer. En tout état de cause, c'est la troisième attaque revendiquée par l'État islamique au Royaume-Uni dans une période électorale. Quelque part, c'est signé. La question est de savoir si cette attaque est liée à la précédente, celle de Manchester. Vu les moyens employés, c’est-à-dire, une camionnette et des couteaux, il y a un peut-être un lien entre les deux opérations. On avait vu, après les attentats du 22 mars 2016 en Belgique, que des arrestations policières avaient précipité les attentats.
La similitude entre cet attentat et l'attaque de Westminster est frappante ?
Oui, et puis il y a les cibles : Westminster en avril, London Bridge en juin. On est à quelques jours de législatives extrêmement importantes en Grande-Bretagne puisqu'elles suivent le Brexit. Comme pour Nice, le 14 juillet, jour symboliquement fort pour la République française, on voit que c'est une volonté de s'immiscer qui contraste avec la perte en capacités opérationnelles de l'organisation. À des opérations très structurées depuis la Syrie, se substituent des individus, sur le sol européen, qui passent à l'acte selon des méthodes extrêmement choquantes, directement dans des périodes politiques très précises. Il faut rappeler que, depuis l'intervention turque de l'été dernier en Syrie, l'État islamique est en train de s'effondrer militairement au Moyen-Orient.
franceinfo : Une douzaine d'arrestations ont déjà eu lieu après l'attentat de Londres, cela veut-il dire qu'il y a un réseau contrairement à Nice où l'action avait été plutôt solitaire ?
Il faut comprendre que la notion du "loup solitaire" est plus une idée que la réalité. Même dans le cas de Nice, il y avait un certain nombre d'arrestations. Depuis l'affaire Merah, il n'y a pas eu d'attaques qui aient été conduites par un "loup solitaire". Le mode opératoire popularisé par l'État islamique est celui de passer à l'acte le plus rapidement possible en Occident. C'est délicat, car ce sont des attaques qui visent des cibles faciles. Effectivement, la recrudescence des tentatives au Royaume-Uni a pris de court le pays. Ce sont des attaques qui sont très dures à prévenir par essence. Il ne faut pas voir uniquement le risque sécuritaire. Il y a aussi une question sociétale soulevée par la Première ministre britannique indiquant que l'ennemi était aussi une idéologie. Le lien entre l'Europe et le Moyen-Orient est bien là. La Grande-Bretagne partage avec l'Allemagne, la France et la Belgique une caractéristique commune : le très grand nombre de citoyens qui se sont rendus sur les zones de jihad depuis la proclamation du califat de Daech en 2014.
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