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Roméo Langlois, l'otage utile des Farc

Enlevé il y a un mois, le journaliste français a été libéré hier soir, remis par ses ravisseurs à une délégation de la Croix-Rouge, non loin du lieu de sa capture. Mais pour les autorités colombiennes et pour Roméo Langlois lui-même, toute l'opération a été utilisée par les Farc pour faire leur "publicité".

Olivier Bénis

Radio France

Publié le 31/05/2012 11:24 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

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Tout juste libéré, Roméo Langlois avoue lui-même qu'il n'est pas dupe. "Ce que veulent les Farc, c'est de la publicité" , déclare-t-il en parlant de sa détention. "Très rapidement, ils se sont dit qu'il y avait un bon coup médiatique à faire." Un coup pour lequel les Farc ont utilisé pleinement leur otage journaliste, notamment en lui confiant une caméra. Roméo Langlois a ainsi pu tourner une vidéo de 13 minutes de sa captivité, où il interviewe l'un des chefs du groupe qui le détenait. Bref, un "jeu politique, avant toute considération humanitaire" , pour le reporter, qui accuse les Farc d'avoir "organisé un show" en le maintenant en captivité... En pleine campagne présidentielle en France.

"Nous nous félicitions de la libération du journaliste français qui n'a jamais été enlevé" (président colombien)

D'ailleurs, le spectacle de la libération du journaliste n'a pas franchement réjoui le principal adversaire des Farc. Sur son , le président colombien Juan Manuel Santos ironise :

Celebramos la liberación del periodista francés que nunca debió ser secuestrado.
— Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) May 31, 2012

Même la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, après avoir salué la fin de la captivité pour Roméo Langlois, l'a très vite mise en perspective avec cette des autres otages. Dans son communiqué, elle réclame leur libération "immédiate et sans condition" , espérant que "ce développement positif marque la fin définitive de la pratique des enlèvements comme les Farc s'y sont engagés" .

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie s'étaient engagées en février à renoncer aux enlèvements contre rançon, une véritable manne financière pour les guérilleros (avec le trafic de drogue).