Comme l'Europe et les Etats-Unis, la Russie demande à la Syrie de coopérer avec l'ONU
Moscou presse le régime syrien, tout comme les rebelles, de coopérer avec les experts en armes chimiques des Nations unies, afin qu'ils puissent enquêter sur l'attaque de mercredi.
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La Russie, jusque-là fidèle alliée de Bachar Al-Assad, hausse le ton. Moscou a demandé vendredi 23 août au gouvernement syrien de coopérer avec les experts en armes chimiques de l'ONU. La Russie demande aussi à la Syrie d'autoriser une enquête sur l'attaque qui a fait plusieurs centaines de morts mercredi, dans la banlieue de Damas.
De nombreuses voix se sont déjà élevées, jeudi, pour que la Syrie autorise les experts, présents dans la capitale syrienne, à se rendre sans tarder sur le site où l'opposition accuse le pouvoir d'avoir fait usage de gaz toxiques. Le ministre français des Affaires étrangères, par exemple, a estimé que si l'utilisation d'armes chimiques par le régime était avérée, il fallait "qu'il y ait une réaction de force". Vendredi, d'autres responsables politiques européens se sont fait entendre.
Moscou appelle régime et rebelles à coopérer
Fait rare, les chefs de la diplomatie russe et américaine ont cette fois parlé d'une seule voix. Au cours d'une conversation téléphonique entre Sergueï Lavrov et John Kerry, "un intérêt commun a été exprimé pour une enquête objective de la mission d'experts de l'ONU actuellement dans le pays, en relation avec une possible attaque à l'arme chimique dans la banlieue de Damas", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Moscou a également demandé à "l'opposition qui contrôle la zone d'assurer un accès sécurisé à la mission", et donc "garantir la sécurité" des experts de l'ONU, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Toutefois, la Russie a jugé vendredi "inacceptables" les appels en Europe à faire pression sur l'ONU, et en faveur de l'usage de la force contre le régime syrien. "Dans ce contexte de nouvelle vague de propagande antisyrienne, nous pensons que les appels de quelques capitales européennes à faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU et à décider dès maintenant de recourir à la force sont inacceptables", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Les allégations sur les armes chimiques préoccupantes, pour Obama
Dans une interview à CNN (en anglais), vendredi, le président américain, Barack Obama, a déclaré que les accusations portées par l'opposition syrienne sur une attaque aux gaz toxiques étaient plus graves que les précédentes accusations contre le régime du président syrien, Bachar Al-Assad. Selon lui, les nouvelles allégations sur l'utilisation d'armes chimiques par l'armée syrienne sont "sérieusement" préoccupantes.
Barack Obama a cependant mis en garde contre une intervention précipitée des Etats-Unis. Il s'est aussi retenu de dire ouvertement que les Etats-Unis pensaient que ce type d'armes avait effectivement été utilisé. Cela signifierait que ce qu'il avait qualifié de "ligne rouge", le 20 août 2012, serait franchie. Il a réitéré que les Etats-Unis cherchaient à rassembler plus de preuves sur l'utilisation effective d'armes chimiques cette semaine.
Une attaque chimique du régime Assad, selon Hague
C'est aussi l'avis du ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. "Nous voulons que les Nations unies puissent établir" qu'il s'agit d'une "attaque chimique du régime Assad", a-t-il déclaré vendredi. William Hague est allé encore plus loin : "La seule explication possible à ce que nous avons pu voir est qu'il s'agissait d'une attaque chimique." Il a ajouté qu'"il n'y a pas d'autre explication plausible avec autant de victimes dans une si petite zone". "C'est quelque chose qu'un monde humain et civilisé ne peut pas ignorer", a-t-il jugé.
La Suède aussi s'est dite quasi certaine que le régime syrien avait employé de telles armes.
L'utilisation d'armes chimiques est un "crime contre l'humanité", selon l'ONU
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a prévenu vendredi : "Toute utilisation d'armes chimiques, où que ce soit, par qui que ce soit, et quelles que soient les circonstances, violerait le droit international. Un tel crime contre l'humanité devrait avoir de graves conséquences pour celui qui l'a perpétré."
"Il n'y a pas de temps à perdre", a-t-il insisté en évoquant une enquête sur l'attaque. Il a demandé à sa haute représentante pour le désarmement, Angela Kane, de se rendre à Damas immédiatement. Les experts de l'ONU sont arrivés dimanche en Syrie, avec un mandat se limitant à déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans le passé à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas) et Homs (au centre du pays).
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