Double attentat en Turquie : neuf suspects turcs en garde à vue
Au lendemain de l'attaque qui a fait au moins 46 morts, samedi, près de la frontière syrienne, la tension est vive entre la Turquie et la Syrie, accusée par certains responsables turcs.
C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée en Turquie depuis plusieurs années, et en particulier depuis le début du conflit en Syrie. Un double attentat à la voiture piégée a fait une cinquantaine de morts, samedi 11 mai, à Reyhanli, une ville du sud de la Turquie, proche de la frontière syrienne. Alors que le gouvernement turc, ancien allié de Damas, soutient l'opposition et les rebelles contre le président Bachar Al-Assad, une enquête est en cours pour trouver les responsables de l'attaque. Neuf arrestations ont eu lieu dimanche.
Quel bilan après l'attaque ?
Le bilan est passé à 46 morts, a annoncé, dimanche, un responsable politique turc, cité par la chaîne d'information NTV. Le nombre de blessés encore hospitalisés dimanche matin a lui atteint 51. Un précédent bilan faisait état de 43 morts et d'une centaine de blessés.
Deux véhicules bourrés d'explosifs ont explosé, samedi, vers 12h55 (heure de Paris), devant la mairie et la poste de Reyhanli (province de Hatay), à huit kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie. La télévision turque a montré des vitres brisées et la fumée s'élevant du lieu des explosions.
Qui sont les commanditaires potentiels ?
Les attentats n'ont pas été revendiqués pour le moment. Le ministre turc de l'Intérieur a affirmé, samedi, que les auteurs de l'attaque étaient liés à "des organisations soutenant le régime syrien et ses services de renseignement". La Turquie soutient la rébellion syrienne dans son conflit avec le régime de Damas et accueille quelque 400 000 réfugiés syriens sur son sol.
Tandis que le Premier ministre turc, Recep Erdogan, a expliqué que les attaques pourraient être liées au processus de paix mené depuis plusieurs mois avec les rebelles kurdes, le vice-Premier ministre, Bülent Arinç, a, lui, explicitement pointé du doigt le régime de Bachar Al-Assad. "Avec leurs services de renseignement et leurs groupes armés, ils font certainement figure de suspects habituels pour la mise en œuvre et davantage encore pour l'instigation d'un plan aussi démoniaque", a-t-il déclaré, soulignant toutefois que l'enquête n'en était qu'à son commencement.
Que répond Damas ?
Dénonçant des "accusations arbitraires", le régime syrien a démenti, dimanche, toute implication dans le double attentat. "La Syrie n'a pas commis et ne commettra jamais un tel acte, non pas parce que nous n'en sommes pas capables, mais parce que nos valeurs ne nous le permettent pas", a affirmé le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi. Les victimes "sont nos frères", a-t-il indiqué, affirmant que "c'est Erdogan qui doit être questionné sur cet acte (...). Lui et son parti en assument la responsabilité directe. Il doit démissionner en tant qu'assassin, il ne peut pas bâtir sa gloire sur le sang des Turcs et des Syriens".
Où en est l'enquête ?
Neuf personnes, toutes de nationalité turque, ont été arrêtées, en Turquie, dimanche, à la suite du double attentat à la voiture piégée, selon le vice-Premier ministre turc Besir Atalay. Certains d'entre eux ont fait des aveux, a-t-il ajouté.
Plusieurs journaux turcs ont évoqué, dimanche, la piste d'un groupuscule clandestin turc de gauche, les Acilciler, qui auraient agi pour le compte de Damas.
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