La vie à Mossoul, après plus de 3 ans de destruction
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Géraldine Hallot, reporter France Inter, s’est rendue à Mossoul, qui se reconstruit peu à peu après son occupation par l’État islamique.
Située au nord de l’Irak, près de la frontière turque, Mossoul était le bastion autoproclamé de l’État islamique depuis 2014. Depuis octobre 2016, les forces spéciales irakiennes menaient une offensive pour reconquérir la ville. La bataille de Mossoul s’est achevé en juillet 2017.
Un retour à la vie
Huit mois après, la ville et ses habitants tentent de se reconstruire. À l’est de la ville, la vie a repris son cours peu à peu. L’université a rouvert, tout comme les librairies et la plupart des commerces. Les restaurants passent de la musique occidentale et les femmes mettent des manteaux cintrés et colorés, deux choses impensables sous l’occupation de l’État islamique.
Ce qui est "absolument étonnant" pour la reporter, c’est de voir des gens fumer dans la rue, des scènes "qui n’auraient jamais pu se passer il y a encore un an". Fumer était en effet interdit. Tout comme l’utilisation de téléphones portables. Elle a rencontré Zaïn, un jeune irakien, qui avait enterré le sien et sortait la nuit pour "téléphoner ou envoyer des WhatsApp à l’extérieur".
Un cimetière à ciel ouvert
Mais à l’ouest, plus durement touché par les combats et les bombardements, la vieille ville est un champ de ruine : "C’est apocalyptique, c’est vraiment une vision de fin du monde", raconte Géraldine Hallot. La zone doit être déminée et toutes les infrastructures reconstruites. Elle décrit les tas de gravats et de ferraille parmi lesquelles surgissent des "objets de la vie passée" : des jouets d’enfants, des vêtements poussiéreux, des paires de chaussures.
Parmi les décombres, se trouvent aussi des cadavres. Alors que les corps de civils ont été récupérés par les pompiers de la ville et inhumés, ceux des djihadistes sont laissés, exposés à la vue de tous. Pour la reporter, la raison est double. Les corps ne sont réclamés par personne et permettent aux autorités de faire passer un message : ceux qui rejoignent l’État islamique deviennent des "ordures publiques".
La reconstruction humaine
Au delà de la reconstruction matérielle de la ville, Géraldine Hallot estime que la "reconstruction humaine" sera longue. Après trois années "sous la terreur totale", les habitants souffrent de stress post-traumatique. Elle explique aussi la "ligne de fracture" qui divise les habitants, entre les chrétiens et les musulmans, les chiites et les sunnites et puis "ceux qui ont collaboré avec l’État islamique et les autres". Mossoul, à l’image du pays, est "une mosaïque", et "refaire une ville, refaire une société avec tout ça, ça va être long", explique la reporter.
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