L'Iran déclare ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire après l'expiration de l'accord de Vienne

L'accord signé il y a dix ans pour encadrer les activités de la République islamique a expiré samedi. Mais il avait déjà été enterré fin septembre par le rétablissement des sanctions décidé à l'ONU.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, le 9 septembre 2025 au Caire (Egypte). (DPA / SIPA)
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, le 9 septembre 2025 au Caire (Egypte). (DPA / SIPA)

L'Iran a affirmé ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire, tout en réitérant son "engagement" pour la diplomatie, samedi 18 octobre, jour de l'expiration de l'accord de Vienne conclu il y a dix ans. Ce texte, signé en 2015 par l'Iran, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, visait à encadrer les activités nucléaires de la République islamique, soupçonnée de développer militairement l'arme atomique, sous couvert de programme civil. En échange, l'Iran avait obtenu la levée des sanctions qui pesaient fortement sur son économie.

Désormais, "toutes les dispositions, y compris les restrictions prévues pour le programme nucléaire iranien et les mécanismes connexes, sont considérées terminées", a écrit la diplomatie iranienne dans un communiqué publié à l'occasion de l'expiration du pacte. L'accord plafonnait l'enrichissement d'uranium iranien à 3,67% et prévoyait une stricte supervision de ses activités nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire. Mais il était de toute façon devenu nul et non avenu depuis le rétablissement le 28 septembre des sanctions, avec l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU.

Ce retour des mesures de rétorsion avait été demandé par la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne (coalition des trois puissances européennes baptisée "E3"), qui ont dénoncé les engagements violés par l'Iran, en particulier l'accumulation d'un stock total d'uranium enrichi "plus de 40 fois" supérieur à la limite fixée.

Des négociations au point mort

Reste que l'accord de Vienne était déjà caduc depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, sous l'impulsion de Donald Trump, lors de son premier mandat à la tête des Etats-Unis. Jugeant le pacte rompu, l'Iran s'était progressivement affranchi de ses engagements et la situation s'était encore dégradée après la guerre de douze jours lancée mi-juin par Israël, suivi des Etats-Unis, qui ont bombardé les installations nucléaires et industrielles iraniennes, faisant un millier de morts.

La semaine dernière, les pays de l'E3 se sont dit déterminés à relancer des négociations avec Téhéran "en vue d'un accord global, durable et vérifiable, garantissant que l'Iran n'acquerra jamais l'arme nucléaire". Une demande aussitôt rejetée par Téhéran, par la voix de son chef de la diplomatie, Abbas Araghtchi, qui ne voit pas "à quel résultat positif" cela pourrait aboutir. "Un accord global est le résultat de négociations globales, et nous n'avons jamais eu de telles négociations", a ajouté Abbas Araghchi.

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