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Nucléaire iranien : Téhéran cherche à amadouer Paris avant les négociations à l'ONU

Le chef de la diplomatie iranienne a passé deux jours à Paris, à la veille de nouvelles discussions difficiles avec le Conseil de sécurité.

franceinfo avec Reuters

France Télévisions

Publié le 06/11/2013 20:32 Mis à jour le 06/11/2013 20:48

Temps de lecture : 3min

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le 5 novembre 2013, au Quai d'Orsay, à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP) — Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le 5 novembre 2013, au Quai d'Orsay, à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, s'est efforcé, lors de sa visite à Paris, mardi 5 et mercredi 6 novembre, d'amadouer la France, considérée par Téhéran comme l'un des pays les plus intransigeants dans le dossier du nucléaire. La visite du chef de la diplomatie iranienne, la première en France depuis quatre ans, a eu lieu à la veille de la reprise des négociations à Genève, entre l'Iran et les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Une réunion au sommet qui vise à sortir de l'impasse dans laquelle se trouvent les discussions sur le programme nucléaire iranien, soupçonné par l'Occident de cacher un volet militaire, ce que Téhéran dément.

"Le monde a changé, il faut que nous adoptions tous une approche différente face aux questions internationales", a déclaré Mohammad Javad Zarif avant de prononcer un discours à l'occasion de la conférence générale de l'Unesco, à Paris. "L'Iran est prêt à jouer ce nouveau rôle dans cet environnement international différent." Une volonté de conciliation que le ministre a réaffirmée dans une interview au Monde.

"J'espère que les Français feront preuve de réalisme"

François Hollande est certes devenu le premier dirigeant occidental à rencontrer le nouveau président Hassan Rohani en septembre, mais Paris continue de se montrer prudent face à l'offensive de charme lancée par l'Iran, dans l'espoir de lever les sanctions économiques à son encontre. "L'Iran doit répondre de manière concrète et vérifiable aux préoccupations de la communauté internationale et le temps de la négociation n'est pas illimité", a estimé Romain Nadal, porte-parole du Quai d'Orsay, à l'issue de la rencontre entre Laurent Fabius et Mohammad Javad Zarif, mardi soir.

Dans son interview au Monde, le chef de la diplomatie iranienne appelle la France à faire preuve de réalisme. "Nous avons connu des jours meilleurs [avec Paris]. Nous avons des liens historiques qui ont connu des hauts et des bas et nous ne sommes pas en haut. J'espère que nous pourrons avancer. Et que les Français feront preuve de réalisme, de flexibilité et de volonté de conclure un accord."

Preuve de l'intérêt porté à Mohammad Javad Zarif, l'Institut français des relations internationales, qui réunit des hommes d'affaires français, l'a invité à dîner en toute discrétion mardi soir, alors qu'une reconquête du marché iranien est espérée par certains, d'après Le Monde. Mais les membres du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), venus en nombre près de l'Unesco, ont dénoncé cette visite et rappelé les violations des droits de l'homme commises en Iran.