"Ce qui commence à naître au Liban, c'est bien l'émergence d'une opposition politique" estime la journaliste Sibylle Rizk
Quatre jours après l'explosion survenue sur le port de Beyrouth, une manifestation doit se tenir samedi pour dénoncer le pouvoir en place. Pour la journaliste Sibylle Rizk, les Libanais "n'ont plus confiance dans leurs autorités".
Une manifestation d'ampleur est prévue samedi au Liban. Les tensions sont nombreuses après la catastrophe survenue mardi et pour Sibylle Rizk, journaliste et membre de l’ONG Kulluna Irada, invitée sur franceinfo vendredi 7 août, cette contestation est le signe d'une "transition politique". "Ce qui commence à naître au Liban, ce n'est plus le concept d'une société civile qui réclame des changements au pouvoir politique mais bien l'émergence d'une opposition politique."
Le pouvoir "ne se soucie pas de l'intérêt général"
Cette transition est en cours pour la journaliste. "Elle prendra du temps et les forces civiles sont en train de se constituer en opposition. Ce n'est pas évident parce que la société a été laminée ces dernières années mais la colère populaire va probablement accélérer la formation de cette opposition politique."
Pour Sibylle Rizk, les origines des explosions survenues mardi 4 août ont provoqué une colère au sein de la population. "Les Libanais viennent de vivre une catastrophe d'une ampleur inégalée. On ne peut pas dire que le Liban soit un pays tranquille. Mais là, en plus ce n'est pas une catastrophe naturelle mais le fruit d'une négligence criminelle de la part d'autorités qui n'ont rien fait pour l'empêcher. On a une oligarchie qui a capté les institutions de l'Etat et qui ne se soucie pas de l'intérêt général."
"Le problème vient de l'absence d'État"
"Les Libanais n'ont plus confiance ni dans leur président, ni dans leurs autorités. Quoi qu'elles disent finalement, à moins d'avoir des preuves extrêmement solides, ne sera pas cru. Aucun responsable n'est descendu dans la rue, parce qu'ils savent la colère populaire. L'enquête qui a commencé, commence très mal, on a l'impression qu'on cherche uniquement des bouc-émissaires." déplore la journaliste. "Il est évident que les Libanais ont besoin, non pas d'ingérence mais d'être rassurés dans la capacité de leur Etat à les protéger, ce qui n'est absolument pas le cas. La gestion de cette catastrophe est tout aussi mauvaise que la gestion de la crise économique et financière dans laquelle le Liban est plongé depuis plusieurs mois déjà. Le problème vient vraiment de l'absence d'Etat."
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