: Reportage "Nous sommes et nous resterons des réfugiés" : en Cisjordanie, les déplacés palestiniens ne croient pas à la perspective d'une solution à deux Etats
Après deux années particulièrement meurtrières, les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. Les dernières propositions avancées par la communauté internationale suscitent peu d'espoir chez les réfugiés.
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Un Etat palestinien peut-il voir le jour ? Emmanuel Macron a évoqué une hypothétique reconnaissance pour le mois de juin. Mais en Cisjordanie, occupée par un demi-million de colons, Israël mène depuis presque trois mois une opération militaire inédite et rend improbable voire impossible la création d’un Etat palestinien.
"Jamais depuis le début de l’occupation en 1967, autant de Palestiniens n’avaient été déplacés de force" : c'est le constat de l’ONU et de son agence pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA. Les camps de réfugiés de Nour Shams, de Tulkarem et de Jénine ont été vidés et sont désormais occupés par des soldats. Près de 40 000 Palestiniens ont été jetés hors de chez eux, dont 20 000 originaires de Jénine et de ses environs, selon les autorités locales.
"C'est notre histoire et peu importe s'ils démolissent tout"
Le groupe créé sur WhatsApp s'appelle : "Les déplacés". Oussama Wahdeh est l'un des 150 membres et il partage des vidéos, notamment sur des combats entre des miliciens, des groupes armés du camp et l'armée israélienne. Ce père de trois enfants a été contraint de quitter sa maison avec 20 000 autres habitants de Jénine, selon les autorités locales.
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Ils ont tous le statut de réfugié depuis l'expulsion des Palestiniens, il y a plus de 70 ans, de ce qui était, avant la création de l'État hébreu, la Palestine mandataire. Plus qu'un territoire et des amis, c'est donc une identité qu'il ne veut pas perdre : "Le combat continue. Nous sommes et nous resterons des réfugiés. C'est notre histoire et peu importe s'ils démolissent tout. Les Israéliens peuvent nous expulser du camp, ça ne réglera pas le problème. On ira reconstruire ailleurs. Ils peuvent annoncer ce qu'ils veulent, comme, par exemple, annexer le camp à la ville pour faire disparaître sa spécificité, nous serons toujours là. Même s'il ne reste qu'une seule maison."
"Être réfugié, c'est une idée et une idée ne meurt jamais."
Oussama Wahdeh, réfugié du camp de Jénineà franceinfo
Oussama Wahdeh, comme 1 400 habitants du camp, est désormais hébergé dans une tour de l'Université arabe américaine de Talfit, désertée par ses étudiants depuis le massacre du 7 octobre.
"Nous sommes livrés à nous-mêmes"
Dans la loge du gardien Nidal Nahnaryeh dirige une association d'entraide : "Nous sommes livrés à nous-mêmes. Personne ne parle de nous, n'exprime sa solidarité. Personne n'est venu nous voir. Les discussions se déroulent à huis clos au sein du gouvernement palestinien. Il y a sans doute des plans sur la table, mais concrètement, sur le terrain, on ne voit rien."
"Peut-être que les restrictions israéliennes empêchent le gouvernement de faire quoi que ce soit parce que l'opération de l'armée est toujours en cours. C'est sans doute pour cette raison", poursuit Nidal Nahnaryeh. Selon lui, 600 enfants ne vont plus à l'école depuis leur expulsion du camp de Jénine et de ses alentours. Au pied de l'immeuble, des petits garçons jouent à la guerre.
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