: Récit "Je n'ai jamais été aussi effrayée" : au petit matin, jour de shabbat, une attaque surprise du Hamas sème la terreur sur Israël
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Le mouvement islamiste palestinien a lancé des roquettes et mené une incursion inédite en territoire israélien, à laquelle l'Etat israélien a immédiatement répondu, samedi, plongeant la région et les habitants dans le chaos.
Soudain, le chaos. Il est environ 5h30 (6h30 en France), samedi 7 octobre, quand les sirènes se mettent à retentir un peu partout en Israël, brisant la quiétude d'un jour de shabbat et des célébrations de la fête juive de Soukkot. A Ashkelon, ville située à seulement quelques kilomètres de la bande de Gaza et habituée à ce type d'alerte, à Tel-Aviv, mais aussi à Jérusalem, bien plus rarement menacée par les roquettes palestiniennes. Le Hamas vient de lancer son opération "déluge d'Al-Aqsa", une offensive de grande ampleur contre Israël, cinquante ans et un jour après le début de la guerre du Kippour, déclenchée par les voisins d'Israël le 6 octobre 1973.
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Ce samedi matin, l'attaque est massive et inédite ; l'effet de surprise, total. Près de 5 000 roquettes sont tirées depuis plusieurs endroits de la bande de Gaza, cette enclave palestinienne contrôlée depuis 2007 par le mouvement islamiste palestinien du Hamas. Ce n'est pas dans les airs, mais sur terre, que l'attaque la plus inattendue – et la plus symbolique – se produit. Les membres des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, traversent la frontière, réputée infranchissable, qui sépare la bande de Gaza des premiers villages israéliens, et pénètrent dans le territoire de l'Etat hébreu.
Une invasion aérienne, maritime et terrestre
Sur ses réseaux sociaux, le Hamas relaie cette invraisemblable incursion. Ses vidéos de propagande montrent ses soldats, arme à la main, traverser la bordure de séparation à moto et foncer vers le territoire israélien. L'armée israélienne a également évoqué, via son porte-parole Richard Hecht, une invasion par les voies maritimes et par les airs, au moyen de parapentes motorisés.
Dans un enregistrement audio diffusé par Al-Aqsa TV, la chaîne de télévision du Hamas, Mohammed Deif, commandant des Brigades al-Qassam, confirme le déclenchement de cette opération de grande ampleur. "La première frappe, qui a visé les positions, les aéroports et les fortifications militaires de l'ennemi, a dépassé les 5 000 missiles (...). Nous avons décidé de mettre un terme à tous les crimes de l'occupation", lance-t-il. Le commandant appelle également les Palestiniens d'Israël et de Cisjordanie à "mettre le feu sous les pieds des occupants".
La réponse israélienne est immédiate. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou annonce que le Hamas "paiera un prix sans précédent" pour sa "guerre". Un peu plus tôt, le ministre de la Défense israélien, Yoav Galant, avait aussi qualifié l'attaque du mouvement palestinien de "guerre contre l'Etat d'Israël". Les autorités israéliennes répondent par des frappes sur "un certain nombre de cibles" du Hamas.
Un commissariat israélien occupé par les combattants du Hamas
Par peur des représailles, des centaines d'habitants du nord-est de l'enclave palestinienne fuient leurs maisons et se dirigent vers l'intérieur de la bande de Gaza. De l'autre côté de la frontière, l'armée israélienne évoque "un nombre indéterminé de terroristes" en territoire israélien, plongeant alors des villages entiers dans le chaos.
Sur des images authentifiées par les Révélateurs de France Télévisions, une vidéo montre des combats de rue à Sdérot, une ville israélienne située à quelques kilomètres de l'enclave où de nombreux combats se déroulent. On y voit notamment des policiers qui tirent et tentent de reprendre le contrôle d'un commissariat investi par les combattants palestiniens. Selon un photographe de l'AFP présent sur place, plusieurs civils ont été tués dans cette ville.
Nahal Oz, Magen, Be'eri, Kfar Aza... Toutes ces localités, situées près de la bande de Gaza, sont le théâtre d'assauts de la part de combattants palestiniens, confirme à la presse Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne. Les bases militaires de Raim, Zikim ainsi que le poste-frontière d'Erez sont aussi concernés. Sur les routes, des voitures de civils sont prises pour cible.
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"Des civils sont barricadés dans toutes sortes d'endroits. Des terroristes ont été tués dans les différentes scènes. Malheureusement, il y a aussi des victimes de nos forces et des civils qui se trouvaient à proximité", explique le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, dans un message relayé par le média israélien Haaretz.
"J'entends beaucoup de coups de feu, même à travers les murs épais du bunker. Je n'ai littéralement jamais été aussi effrayée", témoigne Adele Raemer, qui tient une chronique pour le journal Times of Israel sur la vie à la frontière avec l'enclave palestinienne. Interrogée par France 2, Karen Cassuto, une journaliste française sur place, barricadée, témoigne : "La consigne est de ne pas bouger, ne pas circuler, apparemment il y aurait près de nous des gens du Hamas en train de tirer sur la foule."
Des vidéos de civils détenus par des hommes armés
Ici et là, alors que les citoyens israéliens sont appelés à rester chez eux, les images et les vidéos affluent sur les réseaux sociaux. Une vidéo authentifiée montre des civils palestiniens prenant possession d'un char israélien. Sur d'autres images, on aperçoit un bulldozer forcer la bordure de séparation entre la bande de Gaza et Israël, des scènes de liesse à Gaza autour de véhicules israéliens volés ou encore les corps de soldats israéliens traînés et lynchés.
A la mi-journée, la branche armée du Hamas publie une vidéo montrant au moins trois hommes en tenue civile, manifestement apeurés et détenus par des hommes armés aux visages floutés affirmant qu'il s'agissait d'"ennemis" capturés au cours de l'offensive. Des signes en hébreu en arrière-plan laissent penser que la vidéo a été tournée du côté israélien du point de passage d'Erez, entre Israël et la bande de Gaza. Dans l'après-midi, un porte-parole de l'armée confirmera que plusieurs civils et soldats ont été capturés par les terroristes, sans en préciser le nombre. Samedi en début de soirée, les services de secours israéliens dénombraient 70 morts. Côté palestinien, le ministère de la Santé du Hamas faisait état de 198 morts après les frappes israéliennes.
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