"Que Dieu fasse en sorte que cette guerre cesse" : les habitants de la bande de Gaza craignent un nouveau déluge de feu

Dans l’enclave palestinienne, ravagée par plus d’un an et demi de guerre, les habitants redoutent une nouvelle offensive de l’armée israélienne après une courte pause.

Article rédigé par franceinfo, Thibault Lefèvre - Rami Al Meghari
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À l’intérieur de l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après une frappe israélienne le 13 mai 2025. (EYAD BABA / AFP)
À l’intérieur de l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après une frappe israélienne le 13 mai 2025. (EYAD BABA / AFP)

La guerre continue à Gaza. Après une brève accalmie pour permettre la libération d'un otage américain, les bombardements ont repris sur l'enclave palestinienne. Après 18 mois de guerre entre Israël et le Hamas, provoquée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé que l'armée entrerait "avec toute (sa) force" dans les jours à venir dans la bande de Gaza dévastée et assiégée.

Dans l’enclave, on attend avec angoisse le dénouement d’une semaine présentée comme décisive. C'est avec l'énergie du désespoir que parle Aroua. Cette maman de quatre enfants n'est jamais partie de la ville de Gaza, malgré les bombardements et le manque de nourriture.

"Je ne peux pas lui faire confiance ni à aucun autre dirigeant"

"Depuis un an et demi, nous sommes déterminés, affirme-t-elle au micro du journaliste gazaoui Rami Al Meghari. Ils ont déjà tenté de nous anéantir par tous les moyens mais nous resterons inflexibles. Il y a 17 000 enfants qui ont été tués. Les mères de Gaza ont donné naissance à 20 000 bébés et j'ai moi-même accouché d'une petite fille. S'ils tuent davantage d'enfants, nous continuerons à donner la vie."

Même dépit pour Oum Mohamed, qui, comme Aroua, n'a jamais voulu fuir les combats. Elle ne croit ni à une trêve ni aux plans américains annoncés le 9 mai pour mettre fin au blocus de l'aide humanitaire imposé par les Israéliens depuis plus de 70 jours. "Ce Trump est un hypocrite. Il dit être inquiet pour les enfants, mais au lieu d'essayer d'apporter de la nourriture, il devrait mettre fin à la guerre. Je ne peux pas lui faire confiance ni à aucun autre dirigeant. Espérons seulement que Dieu fasse en sorte que cette guerre cesse."

La population est à bout. Le sac de farine de 25 kg est vendu 300 euros. Les stocks d'aide humanitaire s'amenuisent et les soupes populaires peinent à nourrir des habitants qui ont pris l'habitude de ne plus manger à leur faim.

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