Plan de paix à Gaza : en Cisjordanie, une famille palestinienne espère retrouver un proche libéré et transféré en Egypte

Une femme vivant à Naplouse comptait retrouver son frère lundi, lors de la libération de prisonniers palestiniens par Israël. Mais elle a appris au dernier moment qu'il avait été envoyé en Egypte, comme d'autres anciens détenus.

Article rédigé par franceinfo
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Des prisonniers palestiniens libérés par Israël arrivent en bus à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2025. (ANAS DEEB / MAXPPP)
Des prisonniers palestiniens libérés par Israël arrivent en bus à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2025. (ANAS DEEB / MAXPPP)

Dans le cadre de l'échange des 250 prisonniers palestiniens condamnés à des peines de prison à vie contre les derniers otages détenus par le Hamas lundi 13 octobre, de nombreuses familles palestiniennes espéraient retrouver leurs proches, avant de découvrir qu'ils avaient été envoyés en Egypte. C'est le cas de cette femme rencontrée à Naplouse, et dont le frère avait été incarcéré en 2006 pour avoir préparé un attentat contre Israël.

Nour a attendu que le dernier des 88 prisonniers libérés lundi à Ramallah descende du bus pour constater que son frère n'en était pas. "On est restés jusqu'à midi. Tous ceux qui étaient dans les bus sont partis, alors on a abandonné pour rentrer à Naplouse", raconte-t-elle. La désillusion, donc. Puis le soulagement : son frère serait en route pour l'Egypte. "L'un des prisonniers a appelé sa famille avec le téléphone du chauffeur de leur bus, poursuit-elle. J'ai appris que mon frère était parmi eux, c'est là que la peur a disparu."

Un visage émacié sur l'écran

Le sac de voyage est prêt. S'il ne peut pas rentrer à Naplouse, Nour ira voir son frère en Egypte. En attendant, elle se rassure en lui parlant au téléphone. C'est un visage émacié qui s'affiche sur l'écran et déroule le récit de sa sortie de prison, les humiliations des services de renseignement israéliens, les ruines de Gaza aperçues par la vitre du bus et la fin des souffrances, loin des siens. "Le pays de mon cœur, c'est la Palestine et c'est là-bas que j'espérais être libéré, affirme-t-il. J'aimerais pouvoir y revenir un jour pour y retrouver ma famille. Mais l'exil reste 10 000 fois plus enviable que la prison." Il lui faut désormais se reconstruire et espérer que sa sœur puisse le rejoindre après plus de vingt ans sans se voir.

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