"On est tous inquiets pour notre sécurité à Gaza" : comment le Hamas tente de reprendre le contrôle de l'enclave

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - A. Miguet, M. Salah, C. Duval, A. Salmane, H. Nalbandian, N. Halahmi, M. Benoliel, L. de Villepin - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Le désarmement du Hamas s'annonce comme l'un des plus grands défis au Proche-Orient. La milice islamiste multiplie les exécutions et les exactions dans l'enclave palestinienne ces derniers jours.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Depuis quelques jours, le Hamas règle ses comptes sur la place publique. Accusés de collaboration, huit hommes mis à genoux sont exécutés de plusieurs balles dans une vidéo. Le Hamas veut montrer qu'il reprend la main. Quelques jours plus tôt, en plein jour à un carrefour, un homme reçoit une balle dans le genou, un avertissement à tout opposant.

Il y a aussi ces combats, en pleine rue, entre les forces du Hamas et des membres de clans ou gangs accusés de faire le jeu d'Israël, comme un groupe du nord de l'enclave appelé Force Populaire, ou dans le sud, à Khan Younès, une milice, commandée par Hussam Al-astal, qui veut chasser le Hamas de Gaza. "N'ayez pas peur du Hamas. Le Hamas est fini. Nous, on est là", clame-t-il.

Dans une enclave dévastée, libérée en partie de l'armée israélienne, de nombreux Gazaouis craignent un retour de la terreur : "On n'en peut plus de la guerre et des coups de feu. Les choses doivent revenir à la normale", souhaite une femme. "On est tous inquiets pour notre sécurité à Gaza. Il y a des échanges de tirs, des batailles à l'arme à feu et au couteau. Il faut trouver une solution", ajoute un homme.

Plus de 7 000 hommes déployés par le Hamas

Pour le Hamas, la solution passe par lui. Le mouvement, à peine sorti des tunnels, aurait déployé plus de 7 000 hommes pour reprendre le contrôle de l'enclave et marquer son territoire. "Nous voulons un retour à l'ordre. Il faut arrêter le chaos et la formation de gangs qui fait suite à l'occupation israélienne dans la bande de Gaza", assure Hazem Kassem, porte-parole du Hamas.

Le mouvement islamiste palestinien ne semble pas décidé à abandonner son rôle ou ses armes, comme prévu dans l'accord de paix. "La militarisation fait partie intégrante de l'ADN du Hamas. C'est un terrain miné et un défi qui nous attend", souligne de son côté le Dr. Michael Milshtein, spécialiste du Hamas, de l'université de Tel-Aviv (Israël).

En attendant, la chasse aux traîtres, selon le Hamas, aurait fait plus de 300 morts en moins d'une semaine dans l'enclave palestinienne.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.