"Les horreurs que nous infligeons à Gaza n'aident en rien à ramener les otages" : en Israël, le camp de la paix tente de se faire entendre
Les accords d'Oslo entre Israéliens et Palestiniens avaient été portés par le "camp de la paix" en 1993. Passés au second plan depuis plus de 30 ans, les partisans de la fin du conflit espère toujours que leurs arguments soient entendus.
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Le "camp de la paix" peut-il se faire entendre dans la guerre entre Israël et le Hamas ? Très actifs au moment des accords d'Oslo dans les années 1990, les partisans d'une résolution pacifique du conflit tentent de rallier à leur cause les Israéliens profondément divisés, entre ceux qui veulent la guerre et ceux qui souhaitent qu'elle se termine au plus vite. L'approbation par le cabinet de sécurité israélien dans la nuit du 7 au 8 août d'un plan d'occupation de la totalité de Gaza n'a fait qu'amplifier ces divisions, notamment à Tel Aviv.
La chaleur suffocante de ce milieu d'après-midi n'a pas aidé à mobiliser le "camp pour arrêter la guerre", comme il se fait appeler. Ils ne sont qu'une centaine sur la place de la cinémathèque à écouter Mika Almog, petite-fille de l'ancien Premier ministre et ancien président israélien Shimon Peres. Opposante déclarée à Benyamin Nétanyahou, elle fustige cette guerre qui, selon elle, est contraire aux principes mêmes de l'Etat d'Israël : "Certains Israéliens ont beaucoup de mal à admettre qu'il y a une famine organisée et des crimes de guerre à Gaza parce qu'il est très difficile d'accepter qu'Israël, Etat fondé après l'Holocauste, fait à d'autres les choses qu'on nous a fait subir à nous."
"Je veux qu'ils parlent des otages"
La semaine dernière, Mika Almog a été prise à partie, avec d'autres militants pour la paix, par une femme qui a laissé éclater sa colère. "Je veux qu'ils parlent des otages avant de dire que les enfants de Gaza ont faim, a-t-elle crié. Qu'ils meurent tous, tous les Gazaouis !" A cette colère, Mika Almog répond inlassablement par les mêmes arguments : "La douleur et les horreurs que nous infligeons au peuple de Gaza n'aident en rien à ramener les otages. Elles ne sauvent en aucun cas la vie d'un seul soldat israélien."
"Rien de tout cela ne joue en notre faveur, cela cause des dommages horribles à notre position dans le monde."
Mika Almog, militante pour la paix israéliennefranceinfo
A ses côtés, Noa organise une collecte de fonds pour des amis gazaouis qu'elle a rencontrés lors d'un programme d'étude israélo-palestinien il y a cinq ans. "Personnellement, je suis très proche d'une personne en particulier, confie-t-elle. Il a continué à étudier en Israël pendant les précédentes guerres à Gaza, comme en 2021. C'est l'une des personnes les plus charmantes et intelligentes que je connaisse."
Récolter de l'argent pour les habitants de Gaza, cette retraitée ne veut pas en entendre parler. "Je ne récolterai pas un seul sou pour Gaza, je pense qu'ils reçoivent déjà énormément d'aide de la part d'Israël, de nombreux pays arabes, de l'Europe et de la France." La France qui "ne devrait pas reconnaître l'Etat palestinien", lance d'ailleurs un passant à franceinfo. Cette récente annonce d'Emmanuel Macron est un autre sujet de discorde actuellement en Israël.
Dimanche, le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, rejoint l'appel des familles d'otages à Gaza pour une grève généralisée dans le pays. Ils espèrent ainsi remettre le sujet des otages et de leur retour vivants de Gaza au centre des discussions. Mais le principal syndicat du pays n'a pas répondu à cet appel.
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