Guerre entre le Hamas et Israël : qu'est-ce que le Jihad islamique, accusé d'être à l'origine de l'explosion de l'hôpital de Gaza ?
Dès mardi soir, l'armée israélienne a affirmé que le groupe armé palestinien était à l'origine d'un tir de roquette qui est tombé près de l'hôpital.
Qui est à l'origine de l'explosion au sein de l'hôpital al-Ahli Arabi de Gaza, qui a fait de nombreuses victimes, mardi 17 octobre ? Alors que le Hamas attribue ce drame à l'armée israélienne, celle-ci s'est défendue en accusant le Jihad islamique palestinien (JIP) d'en être l'auteur. "Les preuves (...) confirment que l'explosion dans un hôpital de Gaza a été causée par le tir d'une roquette du Jihad islamique ayant échoué", a affirmé le porte-parole militaire israélien Daniel Hagari lors d'une conférence de presse, mercredi matin. "Mensonges", rétorque l'organisation islamiste palestinienne. "Comme d'habitude, l'ennemi sioniste tente, par la fabrication de mensonges, de se soustraire à sa responsabilité dans le massacre brutal qu'il a commis", tance-t-elle dans un communiqué.
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Mais qu'est-ce que le Jihad islamique palestinien ? Selon le Conseil pour les relations internationales, un think thank indépendant, il s'agit d'un mouvement islamiste et nationaliste "violemment opposé à l'existence d'Israël", classé depuis 1997 comme organisation terroriste par le département d'Etat américain. Contrairement au Hamas, qui est aussi un acteur politique, le Jihad islamique palestinien n'agit qu'à travers le recours aux armes.
Un groupe "islamo-révolutionnaire"
"Contrairement au Hamas, le Jihad islamique n'a aucune velléité d'exercice du pouvoir politique", explique la politologue Leïla Seurat, chercheuse au Centre arabe de recherches et d'études politiques (Carep), dans Le Monde. Le mouvement est notamment responsable d'attentats-suicides, comme celui de 1996 à Tel Aviv, qui avait fait 13 morts et 75 blessés. Il est dirigé depuis 2018 par Ziad al Nakhala, exilé à Damas, en Syrie, qui "effectue des navettes pour le compte du mouvement au sein de la région", rapporte le chercheur David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient, interrogé par BFMTV.
Le Jihad islamique a été fondé vers 1980 par Fathi Shiqaqi. Au départ, ce Palestinien était "proche de l'organisation des Frères musulmans, mais il s'en est progressivement démarqué en dénonçant son absence d'engagement dans la lutte de libération nationale", rappelle Leïla Seurat dans Le Monde. Les Frères musulmans sont en effet considérés comme "trop modérés" ce qui amène Fathi Shiqaqi et ses alliés à "créer un groupe distinct, d'abord islamo-nationaliste, mais plus largement islamo-révolutionnaire", explique David Rigoulet-Roze à BFMTV.
Ce mouvement à "l'héritage idéologique pluriel" échappe ainsi "aux catégories classiques des mouvements islamistes régionaux", résume François Ceccaldi, chercheur au Collège de France, dans un article pour la revue La Vie des idées. "Tout en revendiquant un ancrage territorial palestinien sunnite, le mouvement ne cache pas sa fascination pour le chiisme révolutionnaire incarné par l'Iran ou encore pour la lutte que mène le Hezbollah au Liban contre Israël", détaille-t-il.
Un rôle actif le 7 octobre
Une proximité avec l'Iran qui ne s'arrête pas à l'aspect idéologique, puisque Téhéran entretient des relations étroites avec les deux mouvements palestiniens. L'Iran a d'ailleurs été l'un des premiers pays à saluer l'offensive du Hamas. Le régime est même soupçonné d'avoir participé indirectement au conflit. Selon une enquête du Wall Street Journal, des officiers des Gardiens de la révolution iraniens auraient ainsi fomenté l'attaque contre Israël lors de réunions à Beyrouth.
Le Jihad islamique est par ailleurs dans le viseur de l'armée israélienne depuis l'attaque meurtrière du Hams contre l'Etat hébreu samedi 7 octobre. Le groupe islamiste a en effet revendiqué détenir au moins 30 otages à Gaza, puis avoir infiltré Israël depuis la frontière libanaise. "Si Israël s'en prend aujourd'hui au Jihad islamique, c'est parce qu'elle veut l'éliminer au même titre que le Hamas et semer la zizanie entre les deux", estime Myriam Benraad, professeure en relations internationales, dans L'Express.
"Tsahal cherche à diviser les Palestiniens pour affaiblir cette cause idéologique qui vise l'Etat d'Israël et le peuple juif", poursuit l'experte. D'autant que le mouvement jouit "d'une popularité très importante auprès de la population palestinienne", remarque la politologue Leïla Seurat dans Le Monde. "Non seulement à Gaza – n'étant pas au pouvoir, le Jihad islamique n'a pas pâti de la dépréciation de son image, à l'instar du Hamas –, mais aussi en Cisjordanie."
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