Guerre dans la bande de Gaza : qui était Shaaban al-Dalu, le Palestinien mort dans les flammes de l'hôpital al-Aqsa ?
Le jeune homme, qui allait avoir 20 ans, avait été blessé dix jours avant le drame. Il était soigné dans cet établissement, où il a été tué avec sa mère. La vidéo de sa mort a fait le tour du monde.
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"Des gens sont en train de brûler devant nous !" C'est le cri lancé par le Palestinien Saleh Al-Jafarawi dans une vidéo après une frappe de l'armée israélienne, lundi 14 octobre, sur l'hôpital d'al-Aqsa dans la bande de Gaza. Les images sont d'une violence extrême : au milieu des flammes, des bras se lèvent. Un homme est en train de mourir, allongé sur le dos, consumé par les flammes. Une personne munie d'un extincteur surgit pour essayer d'éteindre l'incendie devenu incontrôlable.
Au total, cinq personnes sont mortes et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées. Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, a condamné ce bombardement israélien sur le réseau social X, parlant de "civils tués et blessés dans des circonstances effroyables". "Les ordres d'évacuation massive, les violations du droit international humanitaire et le mépris des victimes civiles ne rendront pas les Israéliens plus en sécurité", écrit-il.
Un étudiant en génie informatique avant la guerre
L'homme en train de brûler sur les images qui ont fait le tour du monde a été identifié par plusieurs médias, dont Libération et l'agence Associated Press, reprise ici par ABC News. Il s'appelait Shaaban al-Dalu. Cet étudiant en génie informatique devait bientôt fêter son vingtième anniversaire. Blessé dix jours avant le drame, lors d'un raid touchant une mosquée, il était soigné à l'hôpital al-Aqsa. Il a péri dans les flammes avec sa mère, Alaa, âgée de 38 ans.
"Mon frère était en train de brûler sous mes yeux et je ne pouvais rien faire pour l'aider. C'est un sentiment indescriptible", a raconté son cadet Mohammed al-Dalu à la chaîne Sky News. "Je ne comprends vraiment pas ce qu'on a fait pour mériter ça. Nous sommes des familles déplacées. On bouge d'un endroit à un autre, c'est tout ce qu'on peut faire. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ?" s'interroge Tasnim, 14 ans, un cousin de Shaaban al-Dalu.
Shabaan al-Dalu avait lancé en février une cagnotte sur la plateforme GoFundMe pour demander de l'aide pour lui et sa famille. "Ma vie a été bouleversée par les bombardements et les tirs d'obus incessants. Autrefois plein d'aspirations, je suis aujourd'hui confronté à la dure réalité du déplacement et de l'incertitude", écrivait-il.
Un témoin actif sur les réseaux sociaux
"A Gaza, les rêves s'éteignent. Chaque déplacement laisse derrière lui un autre fragment de nos âmes brisées. (...) J'avais autrefois de grands rêves, mais la guerre les a ruinés", poursuivait-il, disant souffrir de dépression.
"Le temps semble s'être arrêté à Gaza et nous sommes coincés dans un cauchemar sans fin."
Shaaban al-Dalu, Palestinien tué à l'hôpital al-Aqsasur la plateforme GoFundMe
Actif sur les réseaux sociaux, notamment Instagram et Threads, Shaaban al-Dalu postait aussi des vidéos sur YouTube. En mars, il se filmait dans une tente installée dans le camp où il est mort et témoignait en anglais sur la situation de sa famille. "Nous avons été déplacés cinq fois jusqu'à présent. Aujourd'hui, nous sommes dans l'hôpital al-Aqsa, au milieu de Gaza, déclare-t-il. Je prends soin de ma famille, comme je suis l'aîné. (...) Nous vivons dans des conditions très difficiles, souffrant de différentes choses, comme le fait d'être sans abri, [d'avoir] peu de nourriture, et extrêmement peu de médicaments. La seule chose entre nous et les températures glaciales est cette tente, que nous avons construite."
Le camp de déplacés situé dans l'hôpital al-Aqsa et touché dans la nuit de dimanche à lundi par l'armée israélienne a été ciblé au moins six fois depuis le mois de mars. L'armée israélienne affirme avoir visé un centre de commandement du Hamas.
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