Guerre dans la bande de Gaza : "On a vu passer beaucoup d’enfants", témoigne un chirurgien palestinien après la reprise des bombardements israéliens
La guerre a bel et bien repris à Gaza. Entre deux opérations, un chirurgien d'un hôpital de Khan Younès au sud de la bande de Gaza raconte à franceinfo le retour des blessés dans des hôpitaux débordés.
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Il a la voix lasse, fatiguée après trois jours, passée à l'hôpital à opérer et s'assoupir, par moments, seulement quelques heures. Khaled Alsser, un chirurgien d'un peu plus d'une trentaine d'années, s'occupe d'une vingtaine de patients de l'hôpital Al-Nasser de Khan Younès, grande ville du sud de Gaza, dont certains quartiers ont été pris pour cibles par l'aviation militaire israélienne. "On a vu passer beaucoup d'enfants. Il y a des blessures plus ou moins graves. On a par exemple des patients qui ont été bombardés quand ils dormaient sous leur tente. Ils ont été mutilés par l'explosion", explique-t-il, d'une voix fatiguée.
Après deux mois d'une trêve fragile, Israël a lancé mardi 18 mars des bombardements massifs sur le territoire palestinien, suivis depuis mercredi d'opérations terrestres, afin de faire pression sur le Hamas pour qu'il libère les 58 otages qu'il détient encore.
Selon la Défense civile de Gaza, qui dépend du ministère de l'Intérieur du Hamas, au moins 504 personnes parmi lesquelles plus de 190 mineurs ont été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes. Pour la première fois depuis octobre 2024, le Hamas a répliqué avec l'envoi de trois roquettes sur Tel-Aviv.
"Les gens utilisent des ânes pour amener les blessés à l'hôpital"
Avec la fin des livraisons d'aide humanitaire et de fuel dans la bande de Gaza, certains médicaments manquent, et des patients meurent, faute d'une prise en charge plus rapide. "Les gens utilisent des ânes pour amener les blessés à l'hôpital. De toute façon, nous n'avons plus assez de voitures pour les transporter", déplore Khaled Alsser.
Mais le plus dur pour le docteur Alsser, c'est la morgue, quand il faut chercher des disparus au milieu de dizaines de dépouilles. "Je cherchais mon beau-père, raconte le chirurgien. C'était un moment difficile. Parce que le seul moyen pour reconnaître un corps, c'est de vérifier chaque cadavre. Et l'un de ces corps, c'était celui d'un enfant de 12 ans, complètement brûlé. Essayer juste de vous rendre compte..."
Le docteur l'assure : parmi tous les morts, l'écrasante majorité était des civils désarmés, pour beaucoup tués dans leur sommeil.
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