Cessez-le-feu à Gaza : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 19 janvier

Au premier jour de l'accord conclu entre Israël et le Hamas, trois otages ont pu retrouver leurs proches en Israël, tandis que des dizaines de détenus palestiniens devaient être libérés dans la soirée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des véhicules de la Croix-Rouge viennent récupérer trois otages israéliennes détenues par le Hamas, le 19 janvier 2025, à Gaza. (OMAR AL-QATTAA / AFP)
Des véhicules de la Croix-Rouge viennent récupérer trois otages israéliennes détenues par le Hamas, le 19 janvier 2025, à Gaza. (OMAR AL-QATTAA / AFP)

Après 15 mois de guerre dans la bande de Gaza, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur, dimanche 19 janvier. Comme convenu, des convois d'aide humanitaire sont entrés dans l'enclave palestinienne, où trois otages ont été libérées par le Hamas. Près d'une centaine de prisonniers palestiniens devaient à leur tour être relâchés par Israël dans la soirée. "La libération du deuxième groupe de prisonniers israéliens aura lieu dans la soirée de samedi prochain, au septième jour de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu", a ensuite fait savoir un responsable du Hamas. Franceinfo vous résume les principaux faits de cette journée historique.

Un cessez-le-feu retardé de quelques heures

La trêve, initialement prévue à 8h30 locales (7h30 à Paris), a débuté à 11h15, avec près de trois heures de retard. "Contrairement à l'accord, les noms des otages n'ont pas été transmis à Israël à cette heure-ci", avait déploré l'armée israélienne au petit matin. Le Hamas avait reconnu un retard "dans la fourniture des noms des otages devant être libérés", et ce, "pour des raisons techniques sur le terrain". Juste avant l'arrêt des hostilités, les forces israéliennes ont mené de nouvelles frappes meurtrières à Gaza, faisant huit morts selon la défense civile locale.

De l'aide humanitaire autorisée à entrer dans Gaza

Quelques minutes après le début du cessez-le-feu, "260 camions d'aide et 16 de carburant" sont entrés dans Gaza, a rapporté un responsable égyptien. "Un effort massif a été déployé ces derniers jours par les partenaires humanitaires pour charger et préparer la distribution d'une aide massive dans toute la bande de Gaza", a souligné l'agence des urgences humanitaires de l'ONU pour les Territoires palestiniens occupés, tout en mettant en garde contre le risque de pillages par des "bandes armées" qui privent d'aide les populations.

Des milliers de déplacés gazaouis sur la route du retour

Des milliers de Palestiniens déplacés par la guerre dans la bande de Gaza sont rentrés chez eux, souvent pour n'y trouver que des ruines. "Nos vies sont détruites. Il nous faudra plus de 20 ans pour retrouver une vie normale", a témoigné Siria al-Arouqi, une Gazaouie de 52 ans, tout juste rentrée à Rafah au milieu de destructions "indescriptibles". A Jabalia, à l'extrême nord de Gaza, épicentre d'une intense offensive israélienne depuis octobre, "il ne reste plus rien, c'est devenu invivable", s'est lamenté Walid Abou Jiab, tout juste de retour.

Trois otages israéliennes libérées par le Hamas

En fin d'après-midi, le Hamas a annoncé avoir remis trois otages au Comité international de la Croix-Rouge. La scène, filmée notamment par la chaîne qatarie Al-Jazeera, s'est déroulée sur une grande place de la ville de Gaza, où s'était massée une foule d'habitants encadrés par des combattants armés et cagoulés du mouvement palestinien, auteur des attaques meurtrières du 7 octobre 2023. Peu après, l'armée israélienne a déclaré que Romi Gonen (24 ans), Emily Damari (28 ans) et Doron Steinbrecher (31 ans) avaient traversé la frontière avec les forces spéciales et avaient pu retrouver leurs mères avant d'être hospitalisées.

La communauté internationale évoque "une lueur d'espoir"

"Voir les otages retrouver leurs familles remplit nos cœurs d'espoir", a déclaré la présidente de la Commission européenne. Ursula von der Leyen dit espérer que cette journée marque "le début d'un nouveau chapitre pour Israël et le peuple palestinien". Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a, lui aussi, estimé que la mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza apportait "une lueur d'espoir à la région".

A la veille de sa passation de pouvoirs avec Donald Trump, le président américain, Joe Biden, s'est félicité que le Proche-Orient soit "dorénavant fondamentalement transformé". Il a avancé que "quatre femmes supplémentaires" seraient libérées samedi parmi les otages encore retenus à Gaza.

Un parti d'extrême droite quitte la coalition au pouvoir en Israël

Dénonçant un "accord scandaleux avec le groupe terroriste Hamas", la formation d'extrême droite Force juive a annoncé, peu avant le début de la trêve, qu'il n'était "plus membre de la coalition" gouvernementale dirigée par le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Les trois ministres du parti, parmi lesquels son leader Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, "ont récemment présenté leurs lettres de démission". Cette annonce ne fait pas chuter le gouvernement, qui bénéficie toujours d'une courte majorité au Parlement.

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