Témoignages "Une question de survie", "la honte"... Ces Israéliens sont divisés face aux critiques internationales contre la politique menée par Benyamin Nétanyahou à Gaza

Face aux actions de Benyamin Nétanyahou, plusieurs dirigeants internationaux haussent le ton et envisagent des sanctions.

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des Israéliens tendent des drapeaux et des portraits d'otages aux mains du Hamas lors de la visite de l'envoi spécial des États-Unis au Proche-Orient, le 13 mai 2025. (JACK GUEZ / AFP)
Des Israéliens tendent des drapeaux et des portraits d'otages aux mains du Hamas lors de la visite de l'envoi spécial des États-Unis au Proche-Orient, le 13 mai 2025. (JACK GUEZ / AFP)

Visite diplomatique en Cisjordanie interrompue par des tirs israéliens, nouvelle offensive contre le Hamas, situation humanitaire catastrophique à Gaza... Israël est au centre des critiques internationales. L'Union européenne annonce réexaminer son accord d'association avec l'État hébreu. Le Royaume-Uni suspend les négociations sur un accord de libre-échange. La France dénonce le "mouroir" qu'est devenue la bande de Gaza. L’État hébreu va-t-il terminer au ban de la communauté internationale ? Quelles en seraient les conséquences pour la population ? Les Israéliens sont divisés sur la question.

En Israël, petit pays de 10 millions d'habitants, tout le monde connaît un otage, une victime du massacre du 7-Octobre ou un soldat mort. "Il a été tué par des terroristes en défendant le territoire de son tyran", dit Raya à propos de son fils de 26 ans tué à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, l'année dernière.

Depuis, elle ne peut et ne veut pas entendre les critiques unanimes venus du monde entier. "Une partie du monde n'est pas sensibilisée à ce qu'il s'est passé le 7-Octobre. Des bébés, des femmes et des hommes ont été massacrés, rappelle la mère de famille. Ce n'est pas une question de droits de l'homme, on parle d'une organisation terroriste qui a tué des innocents. Leur objectif consiste à exterminer les Juifs. Israël essaie juste de survivre et de se protéger. Vous me posez la question sur l'attitude de la communauté internationale, il n'y a qu'un mot pour ça : antisémitisme. Et c'est au plus haut niveau dans les gouvernements", affirme-t-elle froidement.

"Aucun État ne pourrait supporter ce que l'on traverse."

Raya, dont le fils a été tué à Gaza

à franceinfo

État d'urgence permanent

Israël apparaît figé depuis le 7-Octobre, avec encore sur les murs, les portraits des otages et puis des soldats, des réservistes qui marchent dans les rues, le fusil automatique en bandoulière. Un état d'urgence permanent que ne supporte plus Ilan, un ancien diplomate désormais à la retraite, qui salue le changement de ton de la diplomatie française. "J'ai honte qu'Israël mène une guerre immorale. J'ai honte que nous ayons entendu des critiques de Macron et qu'on n'ait pas nous-même réagi, s'indigne-t-il. C'est tard mais ce n'est pas trop tard. J'espère que le président Macron ne va pas reculer et qu'il va déclarer la reconnaissance de l'État de Palestine."

Cette reconnaissance par la France pourrait intervenir entre le 17 et le 20 juin prochains lors d'un sommet de l'ONU à New York. Le gouvernement israélien a d'ores et déjà promis une réponse musclée.

Ces Israéliens sont divisés face aux critiques internationales contre la politique menée par Benyamin Nétanyahou à Gaza. Le reportage de Thibault Lefèvre

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.