Témoignages "Cette fois je suis parti, parce qu'il ne me restait plus rien" : à Gaza, ceux qui restaient coûte que coûte sur leur terre contraints de la quitter

L'offensive militaire massive lancée par Benyamin Nétanyahou se traduit par d'intenses bombardements et d'innombrables ordres d'évacuation. Sans oublier la famine qui menace des nombreuses familles.

Article rédigé par franceinfo
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Des Palestiniens fuient Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, en direction de la ville de Gaza, le 19 mai 2025, alors que Israël a annoncé une importante offensive. (BASHAR TALEB / AFP)
Des Palestiniens fuient Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, en direction de la ville de Gaza, le 19 mai 2025, alors que Israël a annoncé une importante offensive. (BASHAR TALEB / AFP)

Qui pourra arrêter Israël dans "son offensive de grande ampleur" commencée dimanche 18 mai ? Selon le chef d'état-major de l'armée de l'État hébreu, qui s'est exprimé mardi soir, cette nouvelle offensive a pour objectif "d'étendre l'opération et d'occuper des zones supplémentaires". Les pressions américaines ne sont pour le moment pas efficaces, ni la décision de Londres de suspendre les négociations commerciales, le Premier ministre britannique Keir Starmer se disant horrifié par la situation à Gaza.

Sur place, les civils sont piégés et affamés. Franceinfo a recueilli, avec l'aide précieuse du journaliste Rami Al-Meghari, les témoignages de Palestiniens qui n'ont jamais voulu fuir et qui pour la première fois ont été contraints de partir.

"J'ai été assiégé durant 105 jours, le ventre vide"

Ce sont les bombes et la faim qui ont poussé Abou Ghassan à quitter sa maison, pourtant détruite, du Nord de Gaza. Le vieil homme a 77 ans, il n'a jusque-là jamais suivi les ordres d'évacuation de l'armée israélienne. Mais cette fois, il n'a pas eu le choix. "C'est la première fois que je suis déplacé. Lors du précédent siège, j'ai préféré rester chez moi. J'ai été assiégé durant 105 jours, le ventre vide, raconte-t-il. Mais je n'étais pas prêt à revivre cette expérience. Alors cette fois je suis parti, parce que je n'avais plus de nourriture, plus d'eau... il ne me restait plus rien."  

Comme Abou Ghassan, Abeer et ses quatre enfants sont restés chez eux jusqu'au dernier moment. Mais face à la violence des vagues de bombardements, ils ont dû se résoudre à partir. "Lorsque les bombes s'abattent et que vous voyez les cadavres de vos voisins au sol, lorsque le nord se vide de tous ses habitants, lorsque Beit Lahia est rayée de la carte, vous prenez vos affaires et vous partez à la recherche d'un endroit sûr. Même si à Gaza il n'y a aucun endroit sûr", explique la mère de famille.

"Cette fois, la situation semble beaucoup plus dangereuse."

Abeer, mère de quatre enfants

à franceinfo

L'essentiel du territoire de Gaza fait désormais l'objet d'ordres d'évacuation. Il ne reste que quelques îlots pour essayer de s'abriter, ainsi que la zone dite humanitaire d'Al Mawassi sur le littoral. Mais depuis le début de la guerre, Israël a systématiquement frappé ces camps de déplacés, en avançant des objectifs stratégiques.

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