: Reportage "Ce n'est pas notre guerre" : au Liban, les anti-Nasrallah dénoncent le conflit du Hezbollah face à Israël
Au Liban, l'entrée en guerre du Hezbollah est vivement critiquée par les opposants de Hassan Nasrallah.
Cela fait une semaine, vendredi 4 octobre, qu'Hassan Nasrallah le leader du Hezbollah a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth. Une semaine après, ses funérailles n’ont toujours pas eu lieu et la milice chiite ne donne aucune information. En attendant, la colère monte chez les anti-Nasrallah, notamment chez les chrétiens. Il accuse le Hezbollah de les avoir entraînés dans la guerre contre Israël.
Ceux qui dénoncent le Hezbollah et son ancien chef, on les trouve surtout dans les quartiers chrétiens, comme dans la ville bourgeoise de Joubnieh, juste au nord de la capitale libanaise. Ici, le sentiment est unanime. Il y a un an, après les attaques du 7 octobre, Hassan Nasrallah n’aurait jamais dû soutenir le Hamas palestinien en lançant les premières roquettes contre l’Etat hébreu.
"Une très mauvaise stratégie"
"Je hais Hassan Nasrallah, je hais cet homme. Depuis le début, ce n’est pas notre guerre. Je suis contre la décision du Hezbollah d’entrer en guerre. C’était une très mauvaise stratégie. La preuve… Ils perdent", dénonce ce propriétaire d’un village de vacances dans la plaine de la Bekaa, aujourd’hui bombardée. Il s’inquiète aussi pour ses affaires et il n’est pas le seul. Cette femme travaille dans une entreprise à Beyrouth mais elle refuse désormais de s’y rendre par crainte des frappes israéliennes dans la capitale : "J'ai peur pour ma famille, on a peur pour notre avenir. On ne veut pas être un autre Gaza au Liban."
"On a pitié pour les Palestiniens, on veut qu'ils soient en paix aussi mais on ne veut pas les défendre dans notre pays. Qu'ils aillent les défendre là-bas."
Une Libanaiseà franceinfo
Tous ces habitants, chrétiens, se sentent pris au piège de ce conflit. Pire encore, certains craignent que les vieux démons du Liban ne ressurgissent dans ce pays aux 18 confessions différentes et aux communautés très divisées : "Je suis en colère parce qu'encore une fois, on s'embarque on ne sait où et sans pouvoir voir la fin."
Et l'une des issues probables : "Une guerre civile, à nouveau, assure cette femme. Personne n'a rien appris de tout ce qui s'est passé au Liban. Tout peut recommencer à tout moment", conclut-elle.
Il y a bien eu quelques incidents ces derniers jours, mais très rares. La solidarité entre communautés fonctionne encore, des villages chrétiens au sud du pays accueillent des déplacés chiites. Mais l’armée est vigilante. Depuis la mort de Nasrallah, elle appelle les citoyens "à ne pas se laisser entraîner dans des actions qui pourraient nuire à la paix civile."
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