Le prix Nobel de littérature 2025 attribué à l'écrivain hongrois Laszlo Krasznahorkai pour son œuvre "fascinante et visionnaire"
L'écrivain de 71 ans est l'auteur d'une douzaine de romans, nouvelles et essais, dont certains ont été adaptés au cinéma.
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Le prix Nobel de littérature 2025 a été décerné, jeudi 9 octobre, à l'écrivain hongrois Laszlo Krasznahorkai. L'auteur de 71 ans se voit distingué vingt-trois ans après son compatriote Imre Kertész. Il a été récompensé "pour son œuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d'une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l'art", a expliqué le jury du comité Nobel.
L'écrivain est l'auteur d'une douzaine de romans, nouvelles et essais, dont certains ont été adaptés par le cinéaste hongrois Béla Tarr. C'est d'ailleurs en écrivant le scénario pour son film Damnation que Laszlo Krasznahorkai, auteur en 1985 d'un premier roman Tango de Satan (publié en France en 2000 chez Gallimard) se fait connaître.
Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l'un des plus importants auteurs vivants du pays. Son nom revient depuis plusieurs années dans les spéculations des critiques littéraires. Il est également lauréat du très prestigieux Man Booker International Prize 2015 pour l'ensemble de sa carrière.
Tradition littéraire d'Europe centrale
Laszlo Krasznahorkai est "un grand écrivain épique dans la tradition d'Europe centrale qui s'étend de Kafka à Thomas Bernhard, et se caractérise par l'absurdisme et l'excès grotesque. Mais il a plus d'une corde à son arc, et il se tourne également vers l'Orient en adoptant un ton plus contemplatif et finement calibré", selon l'Académie.
Difficile et exigeant, son style a été décrit par le Hongrois lui-même comme "la réalité examinée jusqu'à la folie". Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont par ailleurs valu à l'écrivain d'être qualifié d'"obsessionnel".
Une préférence pour le "douloureusement beau"
Explorant les thèmes de la dystopie postmoderne et de la mélancolie, son premier roman Satantango (1985) l'a fait connaître en Hongrie et reste son œuvre la plus renommée. Elle raconte la vie dans un village en décomposition de la Hongrie de l'ère communiste en 12 chapitres composés chacun d'un seul paragraphe et est qualifiée par son traducteur en anglais, le poète George Szirtes, de "lente coulée de lave narrative".
Le livre était destiné aux personnes qui "veulent autre chose que du divertissement... qui ont une préférence pour le douloureusement beau", a déclaré l'auteur dans une interview. Satantango a fait l'objet d'un long-métrage – de plus de sept heures – du même nom en 1994 par le réalisateur hongrois Béla Tarr.
Après la chute du communisme, Krasznahorkai a vécu dans une multitude de pays, dont la France, les États-Unis, la Chine et le Japon, observant de manière critique l'évolution politique de la Hongrie.
À partir de la fin des années 1990, ses œuvres ont été traduites en français : l'une des plus importantes, La Mélancolie de la résistance (2006, Gallimard), mais aussi chez Cambourakis, dès 1999, Guerre & Guerre, Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l'ouest par les chemins, à l'est par un cours d'eau (2003), Seiobo est descendue sur terre (2008), Le Dernier Loup (2009), Le baron Wenckheim est de retour (2016) et Petits travaux pour un palais (2018).
En 2015, Krasznahorkai avait remporté le prix britannique Man Booker International pour l'ensemble de sa carrière. Premier auteur hongrois à recevoir ce prix, il a cité l'auteur Franz Kafka, le chanteur Jimi Hendrix et la ville de Kyoto au Japon comme sources d'inspiration. "J'espère qu'avec l'aide de ce prix, je trouverai de nouveaux lecteurs dans le monde anglophone", avait-il alors dit.
Un million d'euros à la clef
L'an dernier, l'écrivaine sud-coréenne Han Kang a remporté la prestigieuse récompense, devenant la première femme asiatique primée. Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par les hommes et les lettres occidentales.
Parmi les 122 lauréats, seules 18 femmes ont obtenu le prix et une minorité des auteurs récompensés sont de langues asiatiques ou moyen-orientales. Aucune langue africaine n'est représentée. Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille et un chèque de 11 millions de couronnes (environ 1 million d'euros).
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