Reconnaissance de l'État de Palestine : la polémique des drapeaux au fronton des mairies

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Article rédigé par France 2 - A. Peyrout, B. Gelot, R. Asencio, M. Bouvier, L. Bensimon, S. Guillemot, J. Ababsa, C. Pary, R. Gardeux, J. Lavina. Édité par l'agence 6Médias
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Près d'une centaine de mairies de gauche ont bravé l'interdiction du ministère de l'intérieur et hissé le drapeau palestinien, lundi 22 septembre, sur le fronton de leur hôtel de ville. C'est le cas de Lyon, de Lille, Nantes, Saint-Ouen ou encore Grenoble.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Drapeau palestinien au vent, il a décidé de braver l'interdit. "Voilà, les citoyens de Corbeil-Essonnes sont plus intelligents que le ministre de l'Intérieur. Regardez. Et tout cela se passe dans la paix et la fraternité." Lundi 22 septembre à Corbeil-Essonnes (Essonne), Bruno Piriou a choisi d'ignorer la décision du tribunal administratif et de maintenir un rassemblement de soutien à la Palestine.

"Je ne vois pas pourquoi une mairie qui prend une initiative n'aurait pas le droit de mettre ce drapeau-là, comme on a mis celui de l'Ukraine en soutien des Ukrainiens également", estime un participant. "On soutient un État palestinien à côté d'un État israélien en paix, côte à côte, il n'y a aucune provocation", ajoute un autre.

86 mairies ont affiché le drapeau palestinien

Ce lundi, selon le ministère de l'Intérieur, 86 mairies ont affiché le drapeau palestinien, parmi lesquelles Lyon (Rhône), Nantes (Loire-Atlantique) ou encore Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Dans cette ville, le patron du PS, Olivier Faure, à l'origine de la proposition, a dénoncé l'interdiction demandée par Bruno Retailleau d'afficher ces drapeaux : "Je regrette aujourd'hui que le ministre de l'Intérieur n'ait rien trouvé de mieux que de chercher à condamner des maires qui font leur devoir de solidarité."

Que dit la justice ?

Les maires ont-ils le droit de hisser un drapeau étranger ? La jurisprudence est très floue et changeante. Ces derniers jours, la justice a mis en avant le principe de neutralité du service public pour demander leur retrait. Mais en 2024, le tribunal de Versailles (Yvelines) estimait qu'un drapeau ukrainien n'était pas contraire à ce principe et qu'il s'agissait d'une simple marque de solidarité. À Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), pas de doute pour le maire, ce n'est pas son rôle. Pour lui, une mairie doit rester neutre. "Je pense qu'on ne doit pas nous diviser et en plus, pas sur un fronton de mairie, qui ne doit pas devenir un lieu d'exposition à diverses causes", explique Didier Gonzales.

Derrière cette bataille juridique, un clivage politique droite-gauche qui pourrait même devenir un enjeu des municipales, dans moins de six mois.

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