Le Jihad islamique palestinien lance les opérations pour la troisième intifada
Chauffés par les accrochages sur l’esplanade des mosquées, Israéliens et Palestiniens sont entrés dans un cycle de violences qui a mis la Cisjordanie au bord du soulèvement. Proche de l’Iran et du Hezbollah, le Jihad Islamique a annoncé que l’auteur d’une attaque kamikaze à Jérusalem était un de ses membres. Il avait écrit auparavant sur son compte Facebook «La troisième intifada a déjà commencé».
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Depuis la mi-septembre, la multiplication des accrochages entre l’armée israélienne et les Palestiniens sur l’esplanade des mosquées a chauffé au rouge les esprits.
Jets de pierres et de cocktails Molotov contre tirs à balles caoutchoutées et réelles, comme le permettent les nouvelles dispositions du gouvernement Netanyahu, les heurts se sont répandus aux principales villes de Cisjordanie, Bethléem, Naplouse ou Tulkarem. Bilan: deux morts et 150 blessés palestiniens en 48 heures.
Dans le même temps, quatre Israéliens trouvaient la mort : un couple de colons criblé de balles, devant leurs enfants, jeudi 1er octobre dans le nord de la Cisjordanie, par un inconnu toujours recherché, et deux Israéliens tués à coups de couteau, dans la vieille ville de Jérusalem, la nuit du samedi 3 octobre par un jeune Palestinien de 19 ans, abattu, lui, sur le champ.
Changement de nature des affrontements ?
C’est cette dernière attaque, menée par Mohannad Chafik Halabi, originaire d’un village proche de Ramallah, qui fait craindre désormais un changement de nature dans les affrontements.
Elle intervient au moment ou l’organisation palestinienne radicale du Jihad islamique, basée à Gaza, menaçait de reprendre les attentats kamikazes en Israël.
Elle a, d’ailleurs, aussitôt revendiqué l’opération d’une manière originale, en confirmant que le jeune Halabi, appartenait bien à son mouvement.
Le service de l’information militaire des Brigades Al Qods, son bras armé, a même diffusé une vidéo intitulée Message N°1, montrant une profession de foi du kamikaze et son déguisement en soldat israélien.
Le jeune assaillant avait lui-même écrit sur son compte Facebook que «la troisième intifada était commencée», que «la situation était à un point de rupture» et que «le Premier ministre israélien récoltait ce qu’il avait semé, car toucher à Al-Aqsa est une ligne rouge».
Plutôt discret ces dernières années, sous Autorité palestinienne du Fatah en Cisjordanie et de gouvernement Hamas dans la bande de Gaza, le Jihad islamique refait surface dans un contexte régional guerrier.
Les affinités du Jihad Islamique avec l’Iran
Issu des frères musulmans dans les années 70, ce mouvement sera très influencé par la révolution iranienne dès 1979. Un de ses fondateurs, Fathi al-Chiqaqi, tué en 1995, publiera un ouvrage sous le titre «Khomeini : la solution islamique et l’alternative» qui lui vaudra quatre mois d’emprisonnement.
D’un «héritage idéologique pluriel, voire hétéroclite», selon la formule du chercheur François Ceccaldi, «le mouvement ne cache pas sa fascination pour le chiisme révolutionnaire, incarné par l’Iran ou encore pour la lutte que mène le Hezbollah au Liban contre Israël.»
Son appellation même de Jihad Islamique palestinien montre sa parenté avec le mouvement homonyme, responsable des prises d’otages occidentaux au Liban dans les années 80, et qui n’était autre que l’ancêtre du Parti de Dieu, bras armé de la République Islamique d’Iran au Pays des cèdres.
Le Hamas soutient l’opération
Son irruption sur la scène des heurts israélo-palestiniens en Cisjordanie a aussitôt été saluée par le Hamas, confronté lui-même à Gaza à une poussée de djihadistes, mais façon Daech.
Plus tôt, un des chefs historiques du mouvement islamiste, Mahmoud Zahar, avait appelé à «prendre les armes» pour défendre l’esplanade sacrée des mosquées.
De son côté, Benjamin Netanyahu a plus que jamais durci son discours. Il a affirmé qu’Israël menait «un combat jusqu’à la mort contre le terrorisme palestinien», et donné l’ordre «d’accélérer les démolitions des maisons de terroristes afin de les stopper, les dissuader et de punir les assaillants.»
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