Situation alimentaire à Gaza : un responsable humanitaire décrit des personnes "qui comptent le nombre de lentilles qu'ils ont dans leur soupe"

"Vous avez tellement peu de farine dans la bande de Gaza que la population est obligée d'écraser des macaronis pour réussir à faire du pain", raconte Antoine Renard, mardi auprès de la Rédaction internationale de Radio France.

Article rédigé par franceinfo
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Une mère de famille distribue de la nourriture à ses enfants, dans le camp de Jabalia, au nord de Gaza, le 6 mai 2025. (HAITHAM IMAD / EPA)
Une mère de famille distribue de la nourriture à ses enfants, dans le camp de Jabalia, au nord de Gaza, le 6 mai 2025. (HAITHAM IMAD / EPA)

Le responsable de la branche palestinienne du Programme alimentaire mondial (Pam), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, décrit, mardi 6 mai, auprès de la Rédaction internationale de Radio France, des Gazaouis "qui comptent le nombre de lentilles qu'ils ont dans leur soupe", alors que la bande de Gaza est soumise à un blocus total par Israël depuis le 2 mars.

"J'étais avec une mère de famille cet après-midi à Gaza city, elle m'a dit qu'elle comptait le nombre de lentilles qu'elle avait dans sa soupe. Elle en avait seize. Ils sont cinq autour du bouillon avec seize lentilles dans le bouillon", a décrit Antoine Renard, présent sur place. "La situation devient vraiment alarmante au niveau alimentaire". 

Des cuisines qui ferment tous les jours

Le Programme alimentaire mondial a annoncé le 25 avril avoir "épuisé tous ses stocks" à Gaza, tandis que l'ONU ne cesse d'alerter sur le risque de famine auquel sont exposés les quelque 2,4 millions de Palestiniens du territoire. "Nous avons été forcés de couper nos boulangeries à la fin du mois de mars, de couper les distributions alimentaires à la moitié du mois d'avril, et maintenant on voit les cuisines qui commencent à fermer de manière quotidienne", explique Antoine Renard. 

"La population ne mange pratiquement plus qu'une fois ou une fois et demie par jour."

Antoine Renard, responsable de la branque palestinienne du Programme alimentaire mondial

à la Rédaction internationale de Radio France

"Vous avez tellement peu de farine dans la bande de Gaza que la population est obligée d'écraser des macaronis pour réussir à faire du pain, raconte Antoine Renard. Les dernières opérations que nous avions encore en cours, pour la survie des populations, étaient ces repas chauds dans les cuisines. Il y a une semaine, il y avait encore 180 cuisines, aujourd'hui il n'y en a plus que 142, et ça continue chaque jour". 

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