Drapeaux palestiniens : la justice ordonne à la mairie de Malakoff de l'enlever du fronton, le maire de Mauléon-Licharre le retire

La maire communiste de Malakoff a cependant décidé de maintenir le drapeau sur le fronton.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Béarn Bigorre
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Un drapeau palestinien lors d'une manifestation. Photo d'illustration. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
Un drapeau palestinien lors d'une manifestation. Photo d'illustration. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

La justice administrative a ordonné samedi 20 septembre à la mairie de Malakoff, une commune près de Paris (Hauts-de-Seine), de retirer de son fronton un drapeau palestinien. Il a été hissé avant la reconnaissance par la France d'un Etat de Palestine, lundi à l'ONU. Cette décision fait suite à la consigne passée par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui demande aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies. 

Mais malgré cette décision, Jacqueline Belhomme, maire communiste de Malakoff dans les Hauts-de-Seine maintient le drapeau palestinien sur le fronton de sa mairie. "On a reçu une notification nous donnant de nouveau l'injonction de retirer le drapeau palestinien", confie-t-elle à franceinfo. "Ils confirment ce qui est écrit dans le courrier du préfet, mais c'est tout. On s'attendait à avoir des sanctions financières, on n'a rien de tout ça", poursuit-elle. "C'est beaucoup d'agitation pour rien, beaucoup de battage médiatique de la part de la place Beauvau parce qu'on n'a même pas une amende", affirme Jacqueline Belhomme. "On ne retirera pas le drapeau, on le retirera mardi comme c'était prévu."

Le maire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) a de son côté annoncé qu'il hissera le drapeau palestinien sur le fronton de sa mairie lundi. "Je trouve assez dramatique que le ministre de l'Intérieur s'agite ainsi et fasse polémique alors qu'il n'y a pas de polémique dans le pays sur cette question-là", a déclaré Gilles Poux, samedi soir sur franceinfo. 

"Une atteinte à ma liberté de penser"

En parallèle, le maire de Mauléon-Licharre Louis Labadot a retiré le drapeau palestinien hissé sur sa mairie des Pyrénées-Atlantiques, après avoir reçu un appel de la préfecture, rapporte samedi ICI Béarn Bigorre (ex-France Bleu). La préfecture des Pyrénées-Atlantiques lui a assuré avoir saisi le tribunal administratif pour "non-respect des principes républicains". Vendredi, le ministère de l'Intérieur a demandé aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics lundi, jour de reconnaissance par la France d'un Etat de Palestine.

"J'ai coupé les deux ficelles ce matin et le drapeau est maintenant dans mon bureau", confie le maire Louis Labadot à ICI Béarn Bigorre. "C'est une atteinte à ma liberté de penser", dénonce-t-il. "Je ne comprends pas cette décision", dit-il. "Le drapeau israélien est resté pendant 27 jours au fronton de la mairie de Nice et personne n'a rien dit !", s'étonne l'élu. Toutefois, le maire de Mauléon-Licharre ne s'interdit pas de raccrocher le drapeau palestinien dans les prochains jours ou prochaines semaines.

De son côté, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques rappelle que le principe de neutralité du service public interdit de tels agissements. "Il s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques", précise la préfecture. "Dans le cas d’espèce, la forte instrumentalisation politique de ce drapeau rend d’autant plus manifeste l’atteinte au principe de neutralité du service public", assure la préfecture.

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